C'est une première mondiale : des chercheurs basés à Tel-Aviv (Israël) viennent de présenter un prototype de coeur humain imprimé en 3D à partir de tissus humains. "C'est la première fois qu'on imprime un coeur dans son intégralité, avec ses cellules et ses vaisseaux sanguins, explique à l'AFP Tel Devir, Professeur à l'Université de Tel-Aviv. Autre percée majeure, c'est qu'on a pu l'imprimer avec de la matière provenant du patient lui-même".
La prochaine étape de cette avancée, déjà spectaculaire, est de faire mûrir le coeur en laboratoire pendant au moins un mois afin que les cellules apprennent à interagir entre elles, et puissent produire "des signaux électriques et des contractions synchronisées ou la capacité de pompage du coeur". Les chercheurs espèrent pouvoir transplanter ces coeurs d'ici un ou deux ans "dans des petits cobayes comme des rats ou des lapins". Et le Professeur Tel Devir voit loin : "je pense que dans 10 ans il y aura des imprimantes dans tous les hôpitaux qui pourront imprimer des tissus et des organes, qui seront transplantés dans les patients".
Cette avancée "majeure" pourrait permettre de mieux traiter les maladies cardiovasculaires qui sont la première cause de mortalité dans le monde, la deuxième en France (première pour les femmes) juste après les cancers. Selon le gouvernement, "les maladies cardio-neurovasculaires restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an ; elles sont aussi, l’une des principales causes de morbidité avec 3.5 millions de personnes (assurés du régime général) traitées en 2012, et plus de 11 millions pour risque vasculaire ou diabète".
Pourtant en 2015, seuls 8% de transplantations cardiaques ont été réalisées, principalement parce que le coeur est un organe fragile et que le nombre de greffons en bon état est très inférieur aux besoins. Cette pénurie condamne des centaines de patients chaque année.