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Prévention

Mort prématurée : un rythme cardiaque supérieur à 75 au repos doublerait le risque

Par Justine Ferrari

Une fréquence cardiaque supérieure à 75 par minutes au repos, autour de 50 ans, serait liée à un risque accru de maladie cardiaque au cours des 11 prochaines années. Cela doublerait également le risque de décès prématuré chez les hommes.

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La fréquence cardiaque au repos - le nombre de battements cardiaques par minute sans activité physique importante - change généralement avec l'âge. Une fréquence cardiaque normale au repos est comprise entre 50 et 100 battements par minute (bpm). Les chercheurs ont voulu savoir quel impact une fréquence cardiaque au repos au-dessus de la normale pourrait avoir sur la santé à long terme, mais aussi si cela influençait le risque de décès prématuré (avant l'âge de 75 ans). Les résultats ont été publiés dans la revue Open Heart.

Une étude menée sur 21 ans

Ils montrent qu'une augmentation du taux chez les hommes dans la cinquantaine est associée à un risque accru de maladie cardiaque au cours des 11 prochaines années. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié un groupe d'hommes âgés de 50 ans et plus choisis au hasard dans la population générale, tous nés en 1943 à Göteborg, en Suède. En 1993, sur un total de 1450 personnes ayant rempli un questionnaire sur leur mode de vie, 798 avaient des antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire et les niveaux de stress élevés. Ils ont également passé un examen médical complet incluant leur fréquence cardiaque au repos. Cela a permis de les diviser en quatre catégories: 55 bpm ou moins; 56-65 bpm; 66-75 bpm; et plus de 75 bpm.

La fréquence cardiaque au repos a été mesurée à nouveau en 2003 et 2014, (respectivement 654 et 536 personnes) afin de suivre tout changement de fréquence, traitement, décès ou décès occasionnés par maladie cardiaque ou accident vasculaire cérébral, jusqu'en 2014. Au cours de la période de surveillance de 21 ans, 119 des 798 hommes sont décédés avant leur 71e anniversaire, 237 (près de 28%) ont développé une maladie cardiovasculaire, et 113 (un peu plus de 14%) ont développé une maladie coronarienne.

Deux fois plus de risque de décès chez ceux à plus de 75 btm

Selon les conclusions de l’étude, les hommes dont le rythme cardiaque au repos était supérieur à 55 bpm en 1993 étaient plus susceptibles de fumer, d'être moins actifs physiquement et d'être plus stressés que ceux dont le taux était inférieur. Ils étaient également plus susceptibles de présenter d'autres facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, tels qu'une pression artérielle et un poids plus élevés.

Chez ceux ayant une fréquence cardiaque au repos supérieure à 75 battements par minute en 1993, les chercheurs ont trouvé un risque environ deux fois plus élevé de décès quelle que soit la cause, de maladies cardiovasculaires et de maladies coronariennes, par rapport à ceux ayant une fréquence cardiaque au repos de 55 ou moins.

Au contraire, chez ceux ayant une fréquence cardiaque stable entre 1993 et 2003, le risque de maladie cardiovasculaire était réduit de 44% au cours des 11 prochaines années par rapport à une fréquence cardiaque au repos qui avait augmenté au cours de cette période. Les chercheurs précisent qu’il s’agit d’une étude d’observation qui, en tant que telle, ne permet pas d’établir la cause.

La recherche s’est limitée aux hommes et l’âge des participants a peut-être été un facteur influent, soulignent les chercheurs. Néanmoins, elle prouve qu’il peut être important de surveiller les modifications de la fréquence cardiaque au repos au fil du temps, pour anticiper un risque de maladie cardiovasculaire future.