Dans une population de personnes obèses ou en surcharge pondérale, faire produire des acides gras à chaine courte par le microbiote intestinal en mangeant des fibres hautement fermentescibles joue un rôle anti-inflammatoire dans tout l'organisme et améliore la sensibilité à l'insuline. Ce résultat est obtenu à partir d'une étude contrôlée avec tous les critères de qualité méthodologique, ce qui est rare en nutrition. Elle est publiée dans la revue Gut.
Une étude de qualité
L'étude a comparé l'administration d'un précurseur de fibres alimentaires hautement fermentescibles (ester d’inuline-propionate) à une alimentation riche en fibres peu fermentescibles (cellulose). L’ester d’inuline-propionate est un complément alimentaire sous forme de poudre, qui est dégradé par les bactéries de l'intestin en proprionate, puis en acide gras à chaîne courte.
Il a déjà été démontré que les acides gras à chaîne courte (SCFA), qui sont donc des produits de la fermentation bactérienne de certaines fibres alimentaires par les bactéries dans le côlon, sont impliqués dans notre métabolisme des sucres et améliorent la sensibilité à l'insuline.
Un rôle anti-inflammatoire
Cette nouvelle étude analyse les mécanismes sous-jacents de l'action de l’ester d’inuline-propionate. Pour ce faire, les chercheurs ont analysé la composition bactérienne intestinale, le métabolome plasmatique et les réponses immunitaires de 12 volontaires obèses ou en surpoids, mais non diabétiques.
Chacun d'entre eux a reçu soit 20 grammes par jour d’ester d’inuline-propionate, délivrant du propionate dans le côlon, une fibre hautement fermentescible, ou la même quantité d'une fibre non fermentescible, la cellulose, qui joue le rôle de placebo, et ceci par séquences de 42 jours. Les scientifiques ont analysé les réponses métaboliques, les marqueurs inflammatoires et la composition bactérienne intestinale des participants.
Les chercheurs ont constaté que l’ester d’inuline-propionate améliorait la résistance à l'insuline, particulièrement à jeun. L'inuline-propionate a également favorisé des changements dans les populations bactériennes (entraînant une augmentation du nombre d'actinobactéries et diminution du nombre de Clostridia). Plus précisément, elle a favorisé un effet bifidogène.
Les limites de ces recherches
Selon les chercheurs, ces données démontrent que l’administration de propionate dans le côlon chez l'homme a un impact physiologique majeur et que ce bénéfice peut être obtenu en mangeant des fibres fermentescibles ou en prenant un supplément diététique qui délivre ce type de fibres.
L'amélioration de la sensibilité à l'insuline favorisée par l’inuline-propionate s'accompagnant d'effets différents selon les populations de bactéries intestinales et les marqueurs de l'inflammation systémique, de nouvelles études seront nécessaires, sur un plus grand panel de personnes.
Il aurait des effets distincts sur le microbiote intestinal (les populations de bactéries dans l’intestin), sur le métabolome plasmatique (utilisé pour identifier de nouveaux biomarqueurs annonciateurs de risques de développer certaines pathologies) et diminuerait les réponses inflammatoires systémiques.