Pour la première fois, la durée de sommeil quotidien des Français est passée sous la barre des sept heures cette année. Il n’y a pas qu’en France que le sommeil est mis à mal. Aux Etats-Unis, plus d’un tiers des adultes ne dorment pas assez, selon le Center for Disease Control and Prevention (CDC). 35% des adultes dorment moins de sept heures par nuit.
Ne pas dormir assez est dangereux pour la santé
Pourtant, le manque de sommeil est lié à de nombreux problèmes de santé, comme l’obésité, le diabète, les problèmes cardiovasculaires et de santé mentale. Des chercheurs de l’Université de New York ont mené une étude, qui leur a permis de découvrir que plusieurs idées reçues sur ce qui constitue une bonne hygiène de sommeil contribuaient en réalité à sa diminution. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Sleep Health. Pour la mener, les chercheurs ont examiné plus de 8 000 sites internet afin de trouver quels étaient les principaux mythes sur le sommeil.
Détruire les idées reçues
D’après ces recherches, les trois mythes les plus répandus sur le sommeil sont les suivants : une personne s’en sort très bien en dormant cinq heures ou moins, ronfler fort est normal, boire de l’alcool avant de se coucher aide à dormir. La première idée reçue serait la plus dangereuse pour la santé, selon les chercheurs. Ils considèrent que faire la sieste dans la journée pour compenser sa privation de sommeil n’est pas une solution.
Deuxièmement, ronfler fort n’est pas anodin car cela peut être un signe d’apnée du sommeil, un syndrome qui touche 18 millions de personnes aux Etats-Unis. L’apnée du sommeil peut provoquer des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou une dépression si elle n’est pas traitée. Enfin, les chercheurs évoquent les nombreuses études scientifiques qui ont démontré que la consommation d’alcool empêchait d’atteindre un sommeil profond et reposant.
L’importance de la prévention
Le sommeil "est un élément vital qui affecte notre productivité, notre humeur ainsi que notre santé et notre bien-être en général", explique Rebecca Robbins, principale auteure de l’étude. "Dissiper les mythes sur le sommeil favorise des habitudes de sommeil plus saines, ce qui, à son tour, favorise une meilleure santé globale", poursuit-elle.
Jean-Louis Girardin, second auteur principal de l’étude, souhaite montrer l’importance, pour les médecins, d’informer le public sur ces idées reçues, notamment parce qu'"en discutant des habitudes de sommeil avec leurs patients, les médecins peuvent aider à empêcher le développement de mythes sur le sommeil et de risques de maladies cardiaques, d’obésité et de diabète."