Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le sommeil est un phénomène actif. Il se divise en deux phases : le sommeil lent et le sommeil paradoxal – qu’on appelle aussi sommeil REM, car il entraîne des mouvements oculaires rapides. Les cycles de sommeil vont s’enchaîner 3 à 6 fois, selon la durée de notre nuit. Comme nous rêvons dans la très grande majorité des cas lors du sommeil paradoxal, on ne rêvera qu’une à deux heures maximum dans la nuit. Mais cette phase est essentielle : en effet, les rêves ont une utilité.
A quoi servent nos rêves ?
Selon les chercheurs, les rêves permettraient de faire le point sur notre journée et les mauvais rêves à digérer nos émotions négatives. Ce serait là un moyen pour notre cerveau de focaliser notre attention sur les problèmes dont on doit s’occuper. Si nous faisons des cauchemars de temps en temps, la théorie la plus prisée serait donc que notre inconscient nous fait imaginer le pire, pour pouvoir s’y préparer si cela arrive dans la réalité. Bien sûr, il s’agit d’un processus complexe, qui n’est pas encore complétement compris des scientifiques. Une équipe de chercheurs vient de faire une nouvelle découverte : un marqueur cérébral pourrait expliquer pourquoi nous ressentons parfois des émotions négatives lorsque l'on rêve. L'étude a été publiée dans le Journal of Neuroscience.
Une question d’hémisphère du cerveau…
L'origine de nos problèmes de cauchemars s’appelle l’asymétrie frontale alpha. Il s’agit d’un déséquilibre entre les deux parties du cerveau. Autrement dit, ce phénomène se produit lorsqu’on utilise plus un hémisphère que l’autre. Dans le cas des mauvais rêves, c’est la partie droite qui est sur-sollicitée. L’équipe de scientifiques explique que la fabrication des cauchemars serait notamment liée à la gestion de nos émotions. Les personnes à forte émotivité témoigneraient d’une asymétrie frontale alpha significative.
Cela pourrait avoir un rapport avec le fait que l'hémisphère droit du cerveau est censé être le côté contrôlant entre autre les émotions. Pilleriin Sikka explique : "Nos résultats montrent que la colère dans les rêves a les mêmes origines neuronales que celles qui nous influencent en état de conscience. Cela signifie qu'il semble y avoir des processus cérébraux partagés pour les émotions".
Pour repérer cette asymétrie frontale alpha, les chercheurs ont procédé à des enregistrements électroencéphalographiques (il s’agit de placer des électrodes sur le cuir chevelu pour mesurer l'activité électrique du cerveau). Sept hommes et dix femmes en bonne santé ont participé à l’étude. Une fois les personnes plongées en sommeil paradoxal, elles ont été réveillées au bout de 5 minutes et invitées à décrire leurs rêves et à évaluer leurs émotions. C’est en regroupant ces informaations qu’ils ont constaté que les personnes qui présentaient une plus grande activité cérébrale du côté droit pendant leur sommeil ressentaient plus de colère dans leurs rêves.