Avec environ 3 000 nouveaux cas et 1 100 décès par an, le cancer du col de l'utérus est le 12e cancer féminin le plus fréquent. En 2015, 2 797 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 1 092 décès recensés. Il se développe en moyenne 10 à 15 ans après une infection persistante par un papillomavirus (HPV). Le dépistage repose principalement sur un frottis cervico-utérin, c'est-à-dire un prélèvement de cellules à la surface du col de l’utérus, analysées ensuite à l’aide d’un microscope.
Mais le collectif HPV Maintenant, même s'il reconnaît que le plan national de dépistage organisé est "bonne initiative", déplore qu'"une méthode de dépistage plus fiable et plus efficace, reconnue par la communauté scientifique : le test HPV", ne soit pas privilégié. "10 pays l’ont d’ailleurs adopté pour leur propre plan de dépistage national, dont 8 en première intention", argumentent-ils.
Le test HPV fiable à 99%
Quelle différence y a-t-il entre le frottis et ce test HPV ? "Dans environ 20 à 30% des cas, le frottis ne va pas détecter les lésions précancéreuses, explique le Dr Joseph Monsonego, gynécologue. Le test HPV n’ignore pas de lésion précancéreuse dans plus de 99% des cas". Engagé "pour convaincre la Ministre de la santé d’inscrire dès maintenant le test HPV en dépistage primaire dans le cadre du dépistage national du cancer du col de l’utérus", ce collectif de médecins, biologistes, témoins et patientes milite pour enrayer cette maladie que l'on peut aujourd'hui mieux diagnostiquer. Sylvie Dejoux, membre du collectif, est atteinte d’un cancer du col de l’utérus malgré 10 ans de frottis réguliers et raconte : "C’est vrai que j’ai été surprise d’apprendre que j’avais un cancer du col de l’utérus puisque pour moi, les frottis étaient fiables".
En novembre 2017 déjà, l’association 1000 femmes 1000 vies interpellait les pouvoirs publics pour que le test HPV soit privilégié dans le dépistage organisé. En juillet 2018, des chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique à Vancouver, Canada, ont comparé l’efficacité du test HPV à celle du frottis cervico-utérin. Leur essai a été mené entre 2008 et 2016 auprès de plus de 19 000 femmes canadiennes. La moitié d'entre elles a subi un frottis, tandis que l’autre s’est pliée à un test HPV. Les participantes qui ont eu un résultat de dépistage négatif ont été à nouveau testées 4 ans plus tard avec l’autre méthode de dépistage. Résultat : les femmes ayant été dépistées grâce au test HPV ont vu leur risque de lésions précancéreuses réduit de 60% par rapport à l’autre groupe.