La technique CRISPR consiste à couper des bouts d’ADN avec un "ciseau génétique" pour modifier certains fragments. Depuis plusieurs années, la communauté scientifique étudie cette méthode, prometteuse pour créer de nouvelles thérapies géniques. Au sein de l’Université américaine de Pennsylvanie, une équipe de recherche mène des essais sur deux patients atteints d’un cancer depuis septembre 2018 : l’un est atteint d’un myélome multiple, un cancer qui touche la moelle osseuse et l’autre d’une tumeur qui se développe dans les tissus de soutien du corps, appelée sarcome. Avec CRISPR, ils tentent de désactiver un gène présent chez les deux malades. Les travaux devraient se terminer en janvier 2033.
Une nouvelle version de CRISPR
En parallèle, une autre équipe de recherche, de l’université de Cornell, aux Etats-Unis, a mis au point CRISPR-Cas3 : cette version du "ciseau génétique" permet de supprimer certains segments d’ADN. CRISPR-Cas9, la technique précédente, agit en éditant les gènes. L’objectif est de réussir à éliminer certains virus comme l’herpès ou l’hépatite B.
Une méthode controversée
A l’automne 2018, un chercheur chinois a annoncé avoir eu recours à la méthode CRISPR pour modifier l’ADN d’un embryon, qui a donné naissance à deux jumelles. L’objectif de cet acte scientifique était de protéger les deux fillettes du sida, car leur père était séropositive. La nouvelle a choqué la communauté scientifique à travers le monde. L’affaire rappelle que ces techniques de modifications de l’ADN doivent être utilisées dans un cadre légal strict et dans le respect de l’éthique médicale.