Les maladies rénales sont méconnues mais fréquentes ! En effet, selon les Etats Généraux du Rein (Egr) 2013 présentés ce lundi 17 juin, entre 2 et 3 millions de Français seraient concernés par ce type de maladie. Et ces pathologies rénales entraînent des risques importants. D'une part, l’augmentation de la morbidité cardiovasculaire et, d'autre part, le risque spécifique de développer une insuffisance rénale terminale (Irt).
Parmi les 70 000 personnes qui sont aujourd’hui traitées en France pour une insuffisance rénale terminale, 55% d’entre elles sont dialysées et 45% transplantées.
Mais, face à ces deux options thérapeutiques, la greffe reste reconnue comme le meilleur traitement pour les patients car elle améliore la qualité et l'espérance de vie. Mais, dans ce domaine, les inégalités sociales perdurent.
Pour parvenir à ce constat, une enquête de terrain inédite a été menée de mai à décembre 2012 par les Egr. Grâce à la forte mobilisation des associations de patients et des fédérations hospitalières pour diffuser les questionnaires de l'enquête, la participation a été très forte : 8 600 questionnaires retournés par des personnes dialysées ou greffées.
Le diabète, l’obésité, les néphropathies vasculaires, par exemple, sont des freins à l’accès à la greffe, précise l'enquête. Et, « ces maladies sont plus fréquentes parmi les catégories populaires », soulignent les auteurs. Le second facteur lui a trait à l’accès à l’information. Les catégories les plus instruites sont toujours mieux informées et mieux conseillées. Et les auteurs de rajouter que « cette situation n’est pas propre aux maladies rénales, on la retrouve dans d’autres pathologies, le cancer notamment ».
Par ailleurs, la greffe favorise davantage le maintien d’une activité professionnelle que la dialyse. Conséquence, les taux d’activité des patients dialysés et sans diplôme sont quinze fois plus bas que ceux de personnes greffées et diplômées de l’enseignement supérieur.
La maladie rénale pénalise ainsi beaucoup plus les personnes les moins diplômées. Les emplois auxquels elles peuvent prétendre, souvent les plus physiques, sont peu compatibles avec les séances de dialyse et un organisme affaibli. Il en va tout autrement au sommet de l’échelle des diplômes, où les emplois ne sollicitent que des efforts intellectuels, pour des personnes greffées ayant retrouvé une meilleure santé.
En conclusion, les Egr appellent les pouvoirs publics à faire de la lutte contre ces inégalités sociales une priorité. Par exemple, en renforçant les connaissances des malades, et en favorisant la réalisation de projets de recherche en sciences sociales sur la maladie rénale chronique. Enfin, comme la greffe rénale permet la réalisation de substantielles économies de santé, les Etats Généraux du rein espèrent atteindre sous 7 ans un taux de 55% des patients transplantés parmi l’ensemble des patients traités pour une insuffisance rénale terminale.