Aurons-nous bientôt un vaccin contre le paludisme ? C'est ce qu'espère le laboratoire GlaxoSmithKline, qui lance une campagne de vaccination à grande échelle contre le paludisme au Malawi, une maladie transmise par les moustiques, véritable fléau dans ce petit pays de 18 millions d'habitants. Le vaccin sera uniquement administré aux enfants de moins de 2 ans à raison de 4 doses : la première à cinq mois, puis les autres à six mois, sept mois et enfin de 22 mois. Les scientifiques espèrent au moins vacciner 120 000 enfants d’ici un an et 360 000 d’ici trois ans, puis continuer leur opération au Ghana et au Kenya.
Les symptômes du paludisme
Le paludisme, aussi appelé malaria dans les pays anglo-saxons, est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium et transmise par la piqûre de certaines espèces de moustiques femelles "anophèles". En général, le paludisme s'accompagne de fièvre, de maux de tête, de vomissements et d’autres symptômes qui ressemblent à ceux d’une grippe. En l'absence de médicaments ou en cas de résistance des parasites aux médicaments administrés, l'infection peut évoluer rapidement et devenir potentiellement mortelle. Le paludisme peut tuer en infectant et détruisant les globules rouges (anémie hémolytique) et en obstruant les capillaires qui amènent le sang au cerveau (paludisme cérébral) ou alimentent d'autres organes vitaux.
Un vaccin avec un taux de réussite de 39%
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), on a recensé en 2016, "216 millions de cas de paludisme dans 91 pays, soit 5 millions de cas de plus qu’en 2015". 445 000 décès ont été dénombrés. "La Région africaine de l’OMS supporte une part disproportionnée de la charge mondiale de paludisme. En 2016, 90% des cas de paludisme et 91% des décès dus à cette maladie sont survenus dans cette Région".
Actuellement, il existe un traitement préventif en comprimés à prendre avant le départ dans un pays à risque, sur place et lors du retour, mais aucun vaccin pour être immunisé de façon définitive. Le vaccin de GlaxoSmithKline affiche un taux de réussite de 39%, ce qui est loin d'être révolutionnaire, mais constitue déjà un premier pas. D'autres laboratoires travaillent sur un vaccin contre le paludisme.
Bill Gates contre le paludisme
Très investi dans la recherche scientifique depuis des années, Bill Gates s'est engagé dans la lutte contre le paludisme. Comme le rapportait en 2018 The New York Post, Microsoft envisage de créer des moustiques génétiquement modifiés pour tuer d'autres moustiques et ainsi réduire la propagation de cette maladie. L'idée ? Créer une armée de moustiques mâles génétiquement modifiés - sans danger pour les êtres humains - pour s'accoupler avec les moustiques femelles qui sont les seules à piquer. Une fois nées, leurs progénitures mourraient avant l'âge adulte grâce au gène modifié transmis par le moustique mâle.
Il n'y aurait donc plus de femelles suceuses de sang et la recrudescence de la maladie diminuerait. Une expérience qui pose tout de même un problème d'éthique, notamment pour la protection de l'environnement et des espèces. Car si ce genre de moustiques a déjà été créé par la société britannique Oxitec pour vaincre le virus Zika, il s'agit tout de même d'éradiquer les femelles d'une espèce d'insectes.