Dans nos sociétés sédentaires, nous passons beaucoup de temps assis. Au travail, bien sûr, mais aussi chez soi. La communauté scientifique associe ce comportement à des effets néfastes sur notre santé. Or, le lien entre sédentarité, maladies cardiaques et taux de mortalité n’est pas toujours évident et bien compris.
Dans une étude, publiée dans le Journal of the American College of Cardiology, des chercheurs australiens ont tenté de déterminer le lien entre comportement sédentaire, activité physique et mortalité. Puis à estimer les effets du remplacement par le temps passé assis par la position debout, l’activité physique et le sommeil.
Près de 150 000 participants en Australie
149 077 Australiens et Australiennes de 45 ans et plus ont participé à cette étude. Chaque individu a rempli un questionnaire dans lequel il indiquait le nombre d’heures par jour passées assis, debout, et endormi. Les participants ont également été interrogés sur le temps total passé à marcher ou à faire du sport.
Le temps passé assis était découpé en plusieurs catégories : moins de quatre heures par jour, de quatre à six heures par jour, de six à huit heures par jour, et plus de huit heures. Idem pour l’activité physique hebdomadaire, classée de la manière suivante : aucune activité physique, insuffisante (entre 1 et 149 minutes par semaine), conforme au temps minimum recommandé en Australie (entre 150 et 229 minutes par semaine), conforme au temps maximum recommandé en Australie mais moins d’une heure de sport par jour (entre 300 et 419 minutes par semaine) et enfin très active (au moins une heure par jour).
Pratiquer un temps d’activité physique recommandé diminue les risques de mortalité
Chaque participant a ensuite été suivi en moyenne pendant 7,4 ans concernant la mortalité par maladie cardiovasculaire, et en moyenne pendant 8,9 ans pour la mortalité, toutes causes confondues. Les chercheurs ont observé que plus une personne passait du temps assise, plus ce comportement était associé à un risque accru de mortalité, quelle qu’en soit la cause.
Les risques étaient encore plus élevés lorsque le participant ne respectait pas le temps d’activité physique hebdomadaire recommandé. En revanche, satisfaire aux exigences les plus faibles en matière d’activité physique permettait d’éliminer le risque de mortalité toutes causes confondues, à l’exception des participants qui passaient plus de huit heures par jours assis. Le risque de mortalité était d’ailleurs plus élevé que pour ceux qui étaient très actifs, et restaient assis moins de quatre heures par jour.
Passer plus de temps debout ne suffit pas
"Nos résultats soutiennent les efforts faits dans la promotion de l’activité physique chez les personnes qui sont souvent assises pour une raison quelconque", estime Emmanuel Stamatakis, chercheur à l’Université de Sidney et auteur principal de l’étude. Leurs travaux démontrent aussi que diminuer le temps passé assis ne permet pas forcément d’améliorer sa santé, si l’activité physique n’est pas suffisante. "Au lieu de cela, remplacer la position assise par la marche rapide peut être une meilleure option, réalisable pour la majorité des adultes", conseille Stamatakis.
Les chercheurs ont aussi observé que remplacer le temps passé assis par des nuits plus longues de sommeil ne diminuait pas le risque de mortalité. Chez ceux qui dormaient plus de sept heures par nuit, les risques étaient même plus élevés. Il est donc plus important que jamais d’équilibrer notre activité physique et notre temps passé assis quotidiennement.