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Substitut nicotinique

Sevrage tabagique : voici le meilleur moyen d'arrêter de fumer

Par Mathilde Debry

Utiliser à la fois les patchs et un autre substitut nicotinique (gommes à mâcher, inhalateurs...) permet d'augmenter ses chances d'arrêter de fumer.  

vchal / istock

Pour mettre toutes les chances de son côté lorsque l'on cherche à arrêter de fumer, mieux vaut associer deux aides au sevrage tabagique, comme par exemple les patchs et les gommes à mâcher. C’est la conclusion d’une nouvelle étude publiée par la bibliothèque Cochrane.

Patchs, gommes anti-tabac, pastilles, inhalateurs… Tous ces produits visent à injecter de la nicotine directement dans le cerveau, et permettent ainsi de diminuer l’envie de fumer. La plupart sont en vente libre, donc faciles d’accès.

Pas d’effets secondaires

Plus précisément, un peu plus de 17% des personnes qui ont combiné les patchs avec un autre type de substitut nicotinique ont réussi à cesser de fumer, comparativement à environ 14% des personnes qui ont eu recours à un seul type d’aide au sevrage tabagique. Les fumeurs réussissaient également mieux à arrêter s'ils utilisaient des substituts nicotiniques plus fortement dosés (contenant 4 mg de nicotine contre 2 mg de nicotine). Le fait de commencer à utiliser les substituts nicotiniques avant de se sevrer totalement du tabac aidait aussi à stopper sa consommation.

"Les substituts nicotiniques sont faciles d'accès pour ceux qui veulent arrêter de fumer, mais beaucoup de gens ne l'utilisent pas de façon optimale, ce qui réduit leurs chances de se sevrer", indique l’auteur de l’étude, le Dr Nicola Lindson. "Certaines personnes sont préoccupées par l'utilisation de deux produits en même temps, mais l’étude prouve qu’il n’y a pas de risque accru d’effets secondaires."

Un million de fumeurs en moins

600 000 fumeurs se sont sevrés au cours du premier semestre 2018, ce qui s’ajoute à la baisse historique d’un million observée en 2017. En mai dernier, Santé Publique France annonçait que la France comptait désormais un million de fumeurs en moins, passant de 13,2 millions de consommateurs de tabac à 12,2 millions. La prévalence du tabagisme quotidien est tombé de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, soit une baisse de 2,5 points. Ce constat est plus particulièrement marqué chez les hommes de 18 à 24 ans (44% en 2016 vs 35% en 2017) et chez les femmes de 55 à 64 ans (21% vs 18% en 2017). 

L’augmentation progressive du prix du paquet jusqu'à 10 euros d'ici 2020, le remboursement des substituts nicotiniques par l'Assurance maladie et l’opération "Mois sans tabac" de novembre dernier seraient les principaux facteurs de cette diminution du nombre de fumeurs, selon les pouvoirs publics.

78 000 décès par an

78 000 décès par an sont causés par le tabagisme en France, ce qui en fait la première cause de mortalité évitable. Il peut être la cause de multiples cancers (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus, œsophage). Mais également de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, artérite des membres inférieurs, anévrismes, hypertension artérielle) et de troubles de l’érection.

D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (nez - gorge - oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.