Le trafic de faux médicaments augmente partout dans le monde, y compris en France. Selon l’ONG de santé publique Pharmaceutical Security Institute, citée par BFMTV, le nombre de problèmes associés à la prise de faux médicaments a crû de 60% en cinq ans. 20% du marché pharmaceutique mondial serait ainsi composé de faux médicaments, contre seulement 1% en 2006. Ce marché illégal produirait à l’heure actuelle 200 milliards de dollars de retombées économiques par an, contre 75 milliards en 2006. Vendre de faux médicaments rapporterait en effet jusqu'à 500 fois leur prix initial aux mafias.
Une menace pour la santé
Tous les médicaments sont concernés, comme les traitements contre le cancer, les antidouleurs et ou le Viagra, avec des conséquences parfois mortelles. "Les médicaments contrefaits sont une menace pour la santé et la sécurité des patients dans le monde entier. Ils peuvent n’avoir aucun principe actif ou contenir de dangereuses impuretés, ils peuvent imiter des médicaments de marque, des génériques ou des médicaments vendus en pharmacie sans ordonnance", indique le Pharmaceutical Security Institute.
Selon l’Institut de recherche anti-contrefaçon de médicaments (l'Ircam), une autre ONG, le trafic concerne de plus en plus de pays, notamment occidentaux. Ainsi, même si les marchés émergents concentrent encore entre 30 et 60% du total des faux médicaments en circulation, "les importations parallèles (autorisées par la Communauté européenne pour les répartiteurs et les grossistes), la libre circulation des médicaments et les possibilités d’achat sur internet contribuent à fragiliser le système et exposent les marchés nationaux à des risques croissants d’entrées de faux médicaments", déplore l’Ircam.
Plateformes en ligne
Internet s’avère être l’outil favori des trafiquants de médicaments. "Des plateformes en ligne se montent et se démontent en un clin d’œil. Le caractère insaisissable de ce commerce rend les décisions difficiles", explique au Figaro Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, (organisation professionnelle des entreprises françaises du médicament). Selon lui, une vingtaine de nouvelles pharmacies en ligne ouvrent chaque jour, dont 90% sont illicites.