Un nouveau test sanguin pourrait bientôt permettre de diagnostiquer clairement le syndrome de fatigue chronique, selon une nouvelle étude. Cette maladie, pourtant bien réelle, n’est associée à aucun marqueur biologique clair.
Les cellules immunitaires réagissent au stress
"Trop souvent, cette maladie est classée dans la catégorie des pathologies imaginaires", déplore Ron Davis, professeur de biochimie et de génétique. Pour ceux qui en souffrent, les tests qui permettent de vérifier la fonction hépatique, rénale et cardiaque, ainsi que le nombre de cellules sanguines et immunitaires, sont normaux. "Tous ces différents tests devraient normalement guider le médecin vers une maladie ou une autre, mais pour les patients atteints du syndrome de fatigue chronique, les résultats sont tous bons", poursuit Ron Davis.
Son nouveau test, qui en est encore à la phase pilote, est basé sur la façon dont les cellules immunitaires d'une personne réagissent au stress. Sur des échantillons de sang provenant de 40 personnes - 20 atteintes du syndrome de fatigue chronique et 20 en bonne santé – l’essai a donné des résultats précis, répertoriant tous les patients atteints du syndrome de fatigue chronique. Grâce à cette méthode, les scientifiques ont aussi pu voir si les médicaments amélioraient ou non la réponse des cellules immunitaires.
150 000 personnes en France
Avec ce nouveau test, "nous voyons clairement une différence dans la façon dont les cellules immunitaires saines et le syndrome de fatigue chronique traitent le stress", détaille Ron Davis, même si son équipe ignore encore pourquoi.
Le syndrome de fatigue chronique (SFC), aussi appelé "encéphalomyélite myalgique", affecte quelques 150 000 personnes en France, ce chiffre étant probablement en-deçà de la réalité. Très hétérogène, cette pathologie se traduit par une intense fatigue physique et mentale, des difficultés de concentration, des temps de réaction limités, des maux de tête, une sensibilité à la lumière et parfois des douleurs musculaires. Le diagnostic se confirme lorsque les symptômes durent plus de 6 mois.