Il existe plusieurs types de traitements en cas de cancer du sein, qui dépendent de l’avancée de la maladie et de sa nature. Car oui, il existe également plusieurs types de cancer du sein, les plus classiques étant les carcinomes canalaire et lobulaire, qui peuvent être "in situ", c’est à dire à leur emplacement d’origine, ou être "infiltrant", s’ils se propagent dans les tissus voisins.
On dit que le cancer est à un stade avancé en fonction de certains critères : si la tumeur mesure plus de 5 centimètres, ou si elle a envahi plus de 4 ganglions, ou encore s’il y a des métastases dans les ganglions lymphatiques mammaires. Si le cancer devient métastasé, cela signifie alors que les métastases se sont propagés vers d’autres organes. A ce stade, il s’agit seulement de prolonger la durée de vie et la qualité de vie du patient.
"Ces résultats vont à l'encontre de notre hypothèse"
Des chercheurs du Zuyderland Medical Center, aux Pays-Bas, ont voulu savoir dans quelle mesure la chimiothérapie en continu pouvait être utilisée lors des stades avancés du cancer du sein pour augmenter la qualité de vie du patient. Leurs conclusions, rendus public lors du Congrès de l'ESMO, montrent que le taux de survie, mais aussi la qualité de vie, augmentent avec un traitement continu. Ils ne s’attendaient eux-mêmes pas à cette conclusion : "ces résultats vont à l'encontre de notre hypothèse, explique la Docteure et co-chercheuse Monique Bos. En expliquant les programmes de traitement aux patients, nous avions tendance à suggérer qu’une pause au milieu du traitement pourrait être bénéfique, mais ce n’était pas le cas".
Une étude de longue durée
Pour en arriver à cette conclusion, l'étude a traité 420 patientes atteintes d'un cancer du sein avancé avec soit une chimiothérapie classique, soit une chimiothérapie en continu. Ils ont suivi le schéma intermittent dans le premier groupe, c'est-à-dire quatre cycles de traitement suivi d’une pause, puis de nouveau quatre cycles supplémentaires. Pour le deuxième, un schéma continu comprenant les mêmes huit cycles administrés consécutivement a été suivi. Pour mesurer la qualité de vie, les patients ont répondu à un questionnaire toutes les 12 semaines pendant le traitement et le suivi. L'évolution des scores de qualité de vie physique et mentale de chaque groupe a été surveillée pendant en moyenne 1 an.
"Le résultat selon lequel une chimiothérapie continue n'est pas du tout associée à une dégradation de la qualité de vie est cliniquement significatif", indiquent les chercheurs. Néanmoins, pouvoir mener un traitement continu pendant de longs mois reste compliqué : "le défi pour la pratique clinique est d'utiliser des agents bien tolérés et pouvant être poursuivis pendant une période prolongée sans interruption".