Le cancer touche environ 385 000 personnes chaque année en France. Les plus fréquents sont les cancers de la prostate, du sein, du côlon et du rectum ainsi que celui du poumon. Utilisée depuis plus de 60 ans, la chimiothérapie à base de 5-FU ou de capécitabine sert principalement à traiter les tumeurs cancéreuses du sein, de type digestifs ou ORL. Chaque année, 80 000 personnes sont donc traitées grâce à cette molécule.
Mais ce traitement, l’un des plus puissants, est remis en question : il serait responsable de 133 décès et 1500 intoxications graves en 10 ans. En février dernier, les proches de plusieurs victimes ont porté plainte contre X pour attirer l'attention sur ce problème.
Un test à réaliser avant chaque chimiothérapie au 5-FU
Car ce qui révolte ces familles, c’est que les décès de leurs proches auraient pu être évités si un test avait été réalisé avant de commencer le traitement au 5-UF. En effet, les personnes touchées par ces intoxications sont celles qui ont un déficit en dihydropyrimidine déshydrogénase (DPD), une enzyme qui sert à éliminer ce médicament. "La recherche systématique de ce déficit avant tout traitement est donc indispensable", insiste l’ANSM. Ce test se fait à partir d’une simple prise de sang, en une fois. D’un coût de 40 euros, ce test devrait être intégralement remboursé par l’Assurance maladie. Si les résultats sont positifs, il faudra alors trouver un traitement alternatif.
Pour s’assurer que ce test ait bien été pratiqué avant le début du traitement, le médecin devra mentionner sur la prescription que les résultats ont été pris en compte. Comme seconde sécurité, le pharmacien devra s’assurer de la présence de cette mention avant de dispenser les médicaments.