Trente-trois victimes présumées du Dr V., désormais surnommé le "chirurgien de l'horreur", doivent se réunir ce jeudi à Grenoble, rapporte un correspondant du Parisien. Ce rendez-vous, initié par Maître Édouard Bourgin, un avocat spécialisé dans les erreurs médicales, permettra à ces anciens patients d'exposer "collectivement les griefs qu’ils peuvent avoir vis-à-vis de ce médecin".
Une soixantaine d'appels passés à l'avocat
Au total, l'avocat affirme avoir reçu une soixantaine d'appels de personnes se disant victimes du Dr V. "C’est du jamais-vu", s'étonne-t-il auprès du quotidien. Et pour cause : lors de la médiatisation de l'affaire, ils n'étaient "que" sept. Mais le "chirurgien de l'horreur" semble avoir fait plus de dégâts qu'il n'y parait et la liste des tords qui lui sont reprochés est longue : non-respect des techniques opératoires, absence dommageable de qualité dans le suivi opératoire, erreurs médicales ayant conduit à des amputations ou des invalidités, oubli de compresses ayant entraîné une surinfection, etc.
Le docteur V., qui exerçait à la clinique des Cèdres d’Échirolles (région de Grenoble) comme spécialiste du dos, fait désormais l’objet d’une enquête préliminaire pour "mise en danger d’autrui" et a été suspendu de ses fonctions par l’Ordre des médecins pour 3 ans, dont 18 avec sursis.
"L’ampleur des dégâts imputables à ce chirurgien"
"Le but de cette réunion est également de montrer publiquement, à travers la présence de ces 33 patients réunis tous ensemble en un même lieu, l’ampleur des dégâts imputables à ce chirurgien, explique Maître Édouard Bourgin. Et prouver qu’il s’agit bien d’un scandale de santé publique. Car après les 54 victimes déjà recensées par la CPAM, j’estime qu’il n’est pas possible que parmi les 60 appels que j’ai reçus, une partie importante de ces patients n’ait pas de réels griefs à développer contre ce médecin".
Les pratiques du médecin ont été révélées en 2016, quand la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) a découvert 54 dossiers du docteur V., montrant que certains patients opérés l'avaient été sans justification médicale, engendrant ainsi un risque considérable. La plupart d'entre eux ont été amputés ou sont désormais condamnés à se déplacer en fauteuil roulant. Tous estiment que leurs séquelles sont directement dues aux pratiques douteuses du chirurgien.