Une vaste étude menée auprès de femmes ménopausées a révélé que l’arrêt du tabac était associé à une réduction significative du risque de cancer de la vessie. La réduction la plus importante du risque s'est produite au cours des 10 premières années suivant le sevrage. Une baisse modeste mais stable du risque a été observée plus tard dans la vie des ex-fumeuses.
Une mortalité importante
"Bien que le cancer de la vessie soit un type de cancer assez rare, représentant environ 4,6% des nouveaux cas de cancer en 2019, c'est la tumeur maligne la plus fréquente du système urinaire, avec un taux de récidive élevé et une mortalité importante", explique la directrice de l’étude Yueyao Li. "Le tabagisme est un facteur de risque bien établi de cancer de la vessie, mais la relation entre la durée du sevrage tabagique et la réduction du risque de cancer de la vessie était jusqu’ici assez floue", poursuit-elle.
Le cancer de la vessie est plus fréquent chez les hommes, mais les femmes en meurent plus. 143 279 femmes ont été incluses dans la cohorte. Bilan : comparativement aux personnes n'ayant jamais fumé, les anciennes fumeuses avaient deux fois plus de risques de développer un cancer de la vessie, et celles qui consommaient toujours du tabac avaient trois fois plus de risques.
Une baisse de 25% du risque
La réduction la plus marquée du risque s'est produite au cours des 10 premières années après avoir cessé de fumer, avec une baisse de 25%. Le risque a continué de diminuer 10 ans après le sevrage. Mais même après 30 ans ou plus, le risque est demeuré plus élevé chez les femmes qui avaient fumé que chez celles qui n'avaient jamais touché une cigarette. En conclusion, il est toujours bénéfique d’arrêter de fumer, quelque soit l’âge où l’on décide d’arrêter.
"Notre étude souligne l'importance de la prévention primaire (en ne commençant pas à fumer) et de la prévention secondaire (en cessant de fumer) dans la prévention du cancer de la vessie chez les femmes ménopausées", déduit l’auteure de l’étude.
26,9% de fumeurs en 2017
600 000 fumeurs se sont sevrés au cours du premier semestre 2018, ce qui s’ajoute à la baisse historique d’un million observée en 2017. En mai dernier, Santé Publique France annonçait que la France comptait désormais un million de fumeurs en moins, passant de 13,2 millions de consommateurs de tabac à 12,2 millions. La prévalence du tabagisme quotidien est tombée de 29,4% en 2016 à 26,9% en 2017, soit une baisse de 2,5 points. Ce constat est plus particulièrement marqué chez les hommes de 18 à 24 ans (44% en 2016 vs 35% en 2017) et chez les femmes de 55 à 64 ans (21% vs 18% en 2017).