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Symptômes névrotiques

A tous les âges, la solitude subie peut être un facteur de maladie mentale

Par Virginie Galle

Lorsqu'elle n'est pas recherchée, la solitude peut augmenter le risque de souffrir d'un trouble mental et pas seulement chez les personnes âgées. 

Victor_69 / istock.

Une nouvelle étude conclut que le fait de vivre seul augmente l’incidence des troubles mentaux, comme par exemple la dépression, les troubles du comportement alimentaire ou le trouble anxieux. Fait nouveau : la recherche a analysé toutes les tranches d’âge, et pas seulement les personnes âgées.

Le nombre de personnes vivant seules ne cesse d'augmenter dans la plupart des pays occidentaux, et ce pour diverses raisons, notamment le vieillissement de la population, la tendance à se marier plus tard et l'augmentation du taux de divorce

Chez les deux sexes

"La prévalence des troubles mentaux courants était plus élevée chez les personnes vivant seules que chez celles vivaient avec quelqu’un, et ce pendant toutes les années de l'enquête", écrivent les chercheurs. Cette association existait dans tous les groupes d’âge étudiés et chez les deux sexes.

Pour parvenir à ces conclusions, des scientifiques français ont analysé les données médicales et sociétales de 20 503 adultes, âgés de 16 à 74 ans, vivant en Angleterre. Les participants ont rempli des questionnaires qui évaluaient s'ils avaient éprouvé des symptômes névrotiques.

Le sentiment d’être seul

Bilan : en 2007, 24,7% des personnes vivant seules souffraient de troubles mentaux communs, contre 15,4% de celles habitant avec quelqu’un. La solitude expliquait 84% de cette corrélation positive, plus que le fait de consommer de la drogue ou de ne pas avoir de travail par exemple. Néanmoins, les auteurs de l’étude précisent que toutes les personnes qui vivent seules ne se sentent pas isolées, loin de là. C’est le sentiment d’être seul qui peut provoquer l’apparition d’un trouble mental, plus que la solitude elle-même.

En France, 8 personnes sur 10 considèrent la solitude comme un problème important. Pour 6 Français sur 10, il s’agit d’une expérience familière, tandis que 4 personnes interrogées sur 10 en ont fait l’expérience personnelle. 6 jeunes sur 10 se sentent seuls.

Rupture personnelle

La solitude reste encore taboue dans notre société : les trois quarts de ceux qu’elle touche disent avoir du mal à en parler.  Pour la majorité d’entre elles, la solitude correspond à une rupture personnelle à travers le décès d’un conjoint ou d’un proche (58%), un divorce ou une séparation (42%), le vieillissement (43%) ou des problèmes de santé (21%).