Partout dans le monde, des millions d’étudiants s’apprêtent à passer leurs examens de fin d’année. Et qui dit période de révisons dit période de stress intense. Un stress qui se manifeste souvent par d’incontrôlables fringales d’aliments gras ou sucrés. On s’en doutait mais des chercheurs viennent de le prouver. Les résultats de leur étude, parue il y a quelques mois dans le European Journal of Nutrition, ont été présentés au Congrès européen de l’obésité qui s’est tenu à Glasgow en Ecosse du 28 avril au 1er mai.
Pour leurs travaux, la Docteure Nathalie Michels et ses collègues de l’université de Gand (Belgique) ont interrogé en ligne 232 étudiants belges âgés de 19 à 22 ans sur le stress ressenti lors d’examens qui avaient eu lieu en janvier 2017 ainsi que leurs éventuels changements alimentaires à ce moment là. Conclusion : 76% d’entre eux n’ont pas suivi les conseils de l’OMS qui incite à manger 400 grammes de fruits et légumes par jour et ont préféré se tourner vers les plats surgelés tout préparés ou les fastfoods.
Sans surprise, les mangeurs émotionnels (qui mangent pour se réconforter après avoir ressenti une émotion négative), les mangeurs externes (qui répondent à la vue ou à une odeur de nourriture), les adeptes du sucré et du gras, les sédentaires, les personnes sensibles à la récompense et les anxieux sont les plus susceptibles de tomber dans le piège, ont par ailleurs remarqué les chercheurs au cours de leur étude.
"Une alimentation saine est pourtant nécessaire pour des performances intellectuelles optimales", rappelle donc Nathalie Michels. Et de conclure : "Des prévention de stratégie devraient intégrer aspects psychologiques et modes de vie : le management du stress, une éducation nutritionnelle avec des techniques pour réaliser quand on mange sans faim ou encore un environnement stimulant pour la santé".
Quand on est stressé, le corps stocke davantage les graisses
Et il serait d’autant plus mauvais de se jeter sur la malbouffe en période de nervosité extrême qu’une étude réalisée sur des souris a prouvé en avril que le corps a malencontreusement tendance à plus stocker les graisses quand nous sommes stressés. "Notre étude montre que lorsqu’elles étaient stressées sur une période prolongée et que de la nourriture très calorique était à disposition, les souris devenaient obèses plus rapidement en comparaison à celles qui avaient mangé la même nourriture sans être stressées", expliquaient ainsi les chercheurs. Ce phénomène pervers serait lié à la molécule NPY naturellement produite par le cerveau pendant une période stressante. Par ailleurs, "nos résultats révèlent un véritable cercle vicieux, où les hauts niveaux d’insuline dus au stress et un régime très calorique encouragent à manger de plus en plus", notait également l’étude.
Aussi, pour les mangeurs compulsifs, les scientifiques recommandent de mettre en pratique la méditation de pleine conscience. Selon une étude parue il y a quelques mois, "pratiquer la pleine conscience peut aider les gens à améliorer leur relation avec la nourriture".
Inspirée du bouddhisme, cette technique utilisée dans les années 70 pour gérer les douleurs chroniques des malades est aujourd’hui de plus en plus plébiscitée dans le domaine du développement personnel. "L'alimentation consciente peut nous faire prendre conscience de nos propres actions, pensées, sentiments et les motivations, afin de comprendre les racines de la santé et du contentement", est-il expliqué sur le site internet Bien être à table. Manger en pleine conscience, c’est être "pleinement présent" lors de son repas, "concentré sur la magie des aliments, en observant les couleurs, les odeurs, goûts et textures", à l’écoute de ses sensations corporelles et "attentif" aux pensées qui traversent son esprit, est-il précisé. Ainsi, afin de mieux apprécier votre nourriture, évitez de regarder la télévision ou de répondre à un email. Dernier conseil et pas des moindres : soyez reconnaissant envers ceux qui ont préparé le repas dont vous êtes en train de profiter.