Ils ne veulent plus avoir à recourir à l'automédication, devoir faire leur auto-culture ou être obligés de se fournir à l'étranger, voir sur le marché noir. Les usagers du cannabis thérapeutique en France ne supportent plus d’être dans l’illégalité. Ils viennent de lancer un collectif de patients, espérant ainsi se faire entendre et avoir droit bientôt à un "traitement thérapeutique au cannabis".
Nommée Espoirs (im)patients, l’association réclame notamment que "la possibilité de prescrire de tels traitements n’incombe pas seulement aux médecins spécialisés afin de permettre une pleine accessibilité des patients". Sa fondatrice, Mado Gilanton, explique au JDD qu’elle souhaite que l’association devienne "un espace et une force pour porter la cause et la voix de ces patients auprès des autorités". L’un des autres buts est de sensibiliser l'opinion publique à ce phénomène encore trop méconnu. Vingt-cinq associations ont déjà prévu d'y adhérer.
Une expérimentation devrait être lancée
Un comité d’experts réuni par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) s’était déjà prononcé en décembre en faveur de "l’usage du cannabis à visée thérapeutique dans certaines situations cliniques", c’est-à-dire en cas d’échec des autres traitements servant à soulager la douleur. L’association Espoirs (im)patients demande ce lundi la future expérimentation de ce produit pour répondre à une "attente immense". Ils demandent également que le cannabis thérapeutique soit remboursé par la Sécurité sociale et qu’il puisse être prescrit dans plus de maladies que ce qui est prévu aujourd’hui.
Quelle posologie du cannabis ?
On sait que le cannabis peut être efficace pour soulager les douleurs et l’anxiété ou encore améliorer les troubles du sommeil dans certains cas. Selon plusieurs études, les résultats sont probants dans le cas de douleurs compliquées ou neuropathiques, non soulagées par des antalgiques classiques. En effet, le cannabis permettrait par exemple de réduire les contractions musculaires douloureuses en cas de sclérose en plaques. Cet usage médical est d’ailleurs approuvé dans certains pays.
Au Canada par exemple, le cannabis peut être prescrit pour soulager la douleur causée par la sclérose en plaques et le cancer. Il est aussi approuvé pour combattre la perte d’appétit associée au SIDA ainsi que pour soulager les nausées et les vomissements dû à la chimiothérapie.
Le vrai problème vient des dosages : il est compliqué de contrôler la teneur en THC du cannabis fumé. De plus, l’expertise d’un médecin est indispensable pour ajuster la dose selon les besoins et la tolérance du patient. C’est pourquoi, le cannabis médical est aujourd’hui disponible sous forme de comprimés, dans plusieurs pays comme l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni… En France, le dossier est sur la table.
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