En France, une ville sur trois manque de généralistes : le problème des déserts médicaux est une préoccupation majeure pour les Français, comme l’a montré le grand débat. Mais, selon des élus, le gouvernement mets trop de temps à réagir : dans une tribune publiée dans le Journal du dimanche, plusieurs élus pressent le gouvernement d’agir rapidement concernant l’accès aux soins des Français. En effet, il est urgent de prendre rapidement des mesures pour enrayer ce problème de déserts médicaux : le nombre de médecins qui vont partir à la retraite dans les prochaines années conduit à fragiliser certains territoires. "Les solutions existent, certaines sont mises en place, alors que d’autres, comme la télémédecine, peinent à émerger (…). Pourquoi ?" Selon eux, il y a une raison à cela : il s’agit des "blocages administratifs du remboursement prévu pour la consultation".
Un plan pour 2020
Mais la ministre de la Santé Agnès Buzyn n’est pas de cet avis. Critiquée par une partie des professionnels de la santé, elle assure "avoir pris ce sujet à bras-le-corps" puisqu'elle prévoit un changement du modèle de la santé : le développement des téléconsultations est effectivement en première ligne. Celui-ci permettrait de libérer plus de temps aux généralistes pour suivre plus de patients. Mais il faut pour cela que tous les médecins s’équipent, et que les patients y adhèrent également. Si l’Ordre des Médecins trouve que cela va trop lentement, la ministre elle, pense le contraire. Elle souligne que "plus de 11 500 téléconsultations ont déjà été réalisées, soit 1 000 par semaine". Une autre de ces mesures est le partage des tâches entre les professionnels de la santé : elle prévoit ainsi d’augmenter le nombre de maisons de santé pluridisciplinaires.
Un dernier challenge reste à relever : les départs à la retraite massifs des généralistes, car la moitié d’entre eux ont aujourd’hui plus de 60 ans. Pour enrayer cela, Agnès Buzyn assure qu’elle assouplira encore le recours au cumul emploi-retraite pour les médecins dans les déserts médicaux, "en augmentant le plafond d'exonération des cotisations complémentaire vieillesse". Pour elle, il est normal qu’un problème installé depuis plusieurs années mette du temps à se régler : "J'hérite de trente ans de politiques de réduction du nombre de médecins dont on paye le prix aujourd'hui", a-t-elle regretté.