Un jeu sur smartphone permettrait de diagnostiquer la maladie d’alzheimer de manière très précoce, selon une nouvelle étude parue dans PNAS. Plus la maladie alzheimer est détectée tôt, plus le patient peut bénéficier de l’innovation thérapeutique et entrer dans un essai clinique.
"Les changements cérébraux associés à des maladies comme la maladie d'Alzheimer commencent des décennies avant que des symptômes comme la perte de mémoire n'apparaissent", explique Hilary Evans, directrice générale de l'Alzheimer's Research United Kingdom. "Pour que les futurs traitements contre la maladie d'Alzheimer soient efficaces, il faut qu'ils soient administrés dès les premiers stades de la maladie, avant qu'il y ait trop de dommages au cerveau", ajoute-t-elle.
Retrouver son chemin dans divers labyrinthes virtuels
Le jeu en question, appelé "Sea Hero Quest", ne teste pas la mémoire, car la dégradation de cette fonction n’apparaît qu’à un stade très avancé de la maladie. Le but est de retrouver son chemin dans divers labyrinthes virtuels.
Les chercheurs ont comparé comment différentes personnes ont joué à ce jeu. Ils ont analysé les données de plus de 27 000 joueurs britanniques âgés de 50 à 75 ans et ont également recruté un groupe de 60 personnes pour des tests génétiques.
Les tests génétiques ont révélé que 31 des participants du groupe de 60 personnes étaient porteurs du gène APOE4. Les porteurs de ce gène sont presque trois fois plus susceptibles que les autres de développer la maladie d'Alzheimer, qui tend à apparaître tôt dans leur vie.
Le gène APOE4
Les personnes porteuses du gène APOE4 "ont emprunté des voies moins efficaces pour atteindre les objectifs" et "ont moins bien réussi les tâches de navigation spatiale", note le professeur Michael Hornberger, directeur de l’étude. "C'est très important, parce que ce sont des gens qui n'ont pas de problèmes de mémoire" au moment où ils jouent, ajoute-t-il.
Aujourd'hui incurable, la maladie d’Alzheimer résulte d’une lente dégénérescence des neurones, débutant au niveau de l’hippocampe (une structure cérébrale essentielle pour la mémoire) puis s’étendant au reste du cerveau. Elle est caractérisée par des troubles de la mémoire récente, des fonctions exécutives et de l’orientation dans le temps et l’espace. Le malade perd progressivement ses facultés cognitives et son autonomie. 900 000 personnes sont touchées en France, selon l’Inserm, des chiffres en constante augmentation.