Alors que cette maladie avait pratiquement disparu, l’Ile-de-France connaît une recrudescence de la tuberculose. Santé publique France y a observé une hausse de 8,2% du taux de déclarations de la maladie entre 2015 et 2017.
"Ces dernières années, les pays européens à faible incidence de tuberculose, dont fait partie la France, se retrouvent confrontés à deux défis majeurs dans la lutte contre cette maladie : l’arrivée d’un nombre important de migrants en provenance de pays à haute incidence et l’augmentation de la tuberculose en Europe de l’Est", précise l’agence de santé.
La plus forte augmentation a été observée à Paris
Au total, 1 758 cas de tuberculose ont été déclarés en Île-de-France en 2015, 1 809 en 2016 et 1 927 en 2017, le taux de déclaration ayant augmenté de 8,2% sur cette période. Parmi les huit départements de la région, la Seine-Saint-Denis avait le taux de déclarations le plus élevé de 2015, mais la plus forte augmentation a été observée à Paris où le taux d’incidence est passé de 13,5 pour 100 000 habitants en 2015 à 16,8 en 2017, soit une augmentation de 23,4%.
Cette évolution est associée à une augmentation du taux chez les personnes de sexe masculin, chez les jeunes adultes de 15 à 24 ans, chez les personnes originaires de zones à forte endémie tuberculeuse et chez les personnes arrivées sur le territoire métropolitain au cours des deux années précédentes, comme les sans-abris.
Précarité et promiscuité
"Ces observations incitent à poursuivre et renforcer l’adaptation du dépistage de ces populations à risque", indiquent les auteurs du rapport. "Les populations concernées par cette augmentation sont celles souffrant le plus de précarité et de promiscuité, notamment les personnes nées à l’étranger, en hébergement collectif ou sans domicile fixe et celles arrivées récemment en France", précisent-ils.
La tuberculose, affliction qui touche le plus souvent les poumons mais aussi parfois les reins, les ganglions et les os, est la maladie infectieuse la plus mortelle au monde. En 2017, elle a tué 1,6 millions de personnes, d’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Bien prise en charge, la pathologie se soigne normalement en six mois avec une cure de plusieurs antibiotiques.