La fin de l’histoire aurait pu être dramatique : Josh Hader, âgé de 28 ans, a fait un AVC en mars dernier après s’être fait craquer le cou. Peu de temps après son geste, il s'aperçoit que le côté gauche de son corps se retrouve engourdi. En tant qu’ancien officier de police, le jeune homme connaît les signes d’un accident vasculaire cérébral. Son visage n’est pas tombant. Il en conclue donc qu’il s’est simplement froissé un nerf. "En me dirigeant vers la cuisine, (…) je ne pouvais littéralement pas marcher droit. Je marchais presque uniquement tout droit vers la gauche", explique-t-il au Washington Post.
Son beau-père l'emmène en urgence à l’hôpital. Son état se dégrade rapidement, il ne peut désormais plus marcher du tout. Le diagnostic est ensuite posé par les médecins : il s’agit d’un accident vasculaire cérébral, causé par la déchirure d’une artère vertébrale où un caillot de sang s’était formé. "Il aurait pu mourir ", confirme Vance McCollom, médecin au Mercy Hospital, à Oklahoma City. "Les gens ont juste besoin de savoir que les douleurs soudaines au cou peuvent potentiellement être le point de départ d’un accident vasculaire cérébral", déclare de son côté Kazuma Nakagawa, neurologue spécialisé dans les AVC.
Seulement 12 minutes pour administrer le traitement
Le patient doit recevoir un traitement, appelé activateur du plasminogène tissulaire, ou tPA, qui dissout les caillots sanguins. "Je me souviens être assis et entendre le médecin dire qu’il lui reste douze minutes pour m’administrer le tPA", relate Josh Hader. "Je ne voulais toujours pas y croire. Mais tout était en train de s’écrouler, du genre ‘non, c’est réellement en train de t’arriver’". Sa femme, Rebecca, raconte aussi au quotidien qu’elle a eu du mal à croire que son mari faisait réellement un AVC.
Du temps pour se rétablir
Josh Hader est resté quelques jours dans une unité de soins intensifs, avant d’être transféré dans un centre de rééducation. En quelques semaines, le patient a pu remarcher. "Au cours des deux dernières semaines, j’ai pu aider beaucoup plus à la maison, en effectuant des tâches régulières ou en aidant à prendre soin de nos enfants de 1 et 5 ans", relate Josh Hader. "Avant cela, j’étais plutôt inutile." Même s’il n’a pas perdu de capacités cognitives, il souffre toujours de problèmes d’équilibre, a des difficultés à contrôler son bras gauche et manque de sensations dans le bras et la jambe droits.
Le pire a été évité
Le docteur Kazuma Nakagawa estime que cela aurait pu être bien pire, car le type d’AVC dont a souffert Josh Hader est particulièrement meurtrier. Les artères vertébrales du cou se rejoignent dans le cerveau, pour devenir l’artère basilaire. Elle joue un rôle essentiel dans l’apport de sang au tronc cérébral. "Le tronc cérébral est le coeur et l’âme du cerveau", estime le Dr Nakagawa. "Sans cela, notre cerveau ne fonctionne tout simplement pas."
Lorsqu’une déchirure de l’artère vertébrale touche l’artère basilaire, une personne peut tomber dans le coma ou se retrouver dans un état végétatif permanent. En 2016, la mannequin Katie May est décédée à l’âge de 34 ans, après avoir subi ce type d’AVC.