En mars dernier, une équipe de scientifiques de l’Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) de Boston aux États-Unis a publié des travaux suggérant que la luminothérapie associée aux ultrasons permettait d’éliminer les plaques amyloïdes, majoritairement responsables de la maladie d’Alzheimer.
Ces mêmes scientifiques publient aujourd’hui de nouvelles recherches pour expliquer le mécanisme de cette forme thérapeutique sur les cellules du cerveau. La luminothérapie stimule l'oscillation gamma, un type d'onde cérébrale important pour la mémoire et la concentration, mais altérée chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Cette nouvelle étude publiée dans la revue Neuron a démontré que l'augmentation des oscillations gamma pouvait améliorer la connexion entre les cellules nerveuses, réduire l'inflammation et prévenir la mort cellulaire.
Des résultats après 3 semaines de traitement
Pour parvenir à ces résultats, l’équipe de la Pre Tsai a travaillé sur deux types de souris modèles de la maladie d'Alzheimer : Tau P301S et CK-p25. Les souris Tau P301S qui ont reçu 3 semaines de traitement n'ont montré aucun signe de dégénérescence des neurones, comparé à une perte de neurones de 15% à 20 % chez celles non traitées. Le résultat a été le même chez les souris CK-p25, qui ont subi 6 semaines de traitement.
"Nous avons constaté que les niveaux d'expression du transgène p25 sont exactement les mêmes chez les souris traitées et non traitées, mais qu'il n'y a pas de neurodégénération chez les souris traitées", explique la Pre Tsai. La luminothérapie a également amélioré les capacités spatio-temporelles des souris plus âgées qui n'étaient pas génétiquement programmées pour développer la maladie d'Alzheimer, alors que le traitement n'a eu aucun effet sur des souris plus jeunes et semblables.
Les scientifiques ont également étudié l'activité des gènes dans la microglie (cellules immunitaires) qui aide à éliminer les déchets cellulaires et autres débris dans le cerveau. Les chercheurs ont découvert que les gènes qui favorisent l'inflammation étaient plus actifs chez les souris qui ne recevaient pas la luminothérapie. A l'inverse, les gènes des souris traitées ont montré une meilleure résistance à l'inflammation.
Pour les auteurs de l'étude, ces résultats suggèrent que la luminothérapie a renforcé la capacité de la microglie à éliminer les déchets, y compris les protéines défectueuses qui peuvent s'accumuler pour former des plaques toxiques.