Ceux qui se sont fait opérer de l’appendicite seraient plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson, selon une nouvelle étude qui sera présentée à la Digestive Disease Week® (DDW) 2019. Précisons que des recherches antérieures ont affirmé le contraire.
"Les recherches récentes sur la cause de la maladie de Parkinson se sont concentrées sur l'alpha-synucléine, une protéine qui se loge dans le tractus gastro-intestinal au début de la pathologie", explique Mohammed Z. Sheriff, directeur de l’étude. "C'est pourquoi les scientifiques du monde entier se sont penchés sur le tractus gastro-intestinal à la recherche de preuves supplémentaires sur l'origine de la maladie de Parkinson", ajoute-t-il.
Trois fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson
Ici, les scientifiques ont analysé des dossiers médicaux électroniques de 62,2 millions de patients. Parmi eux, ils ont identifié ceux qui avaient été opérés de l’appendicite, puis diagnostiqués Parkinsoniens au moins six mois plus tard.
Sur les 488 190 patients s'étant fait enlever l’appendicite, 4 470 (0,92%) avaient développé la maladie de Parkinson. Sur les 61,7 millions de patients restants, 177 230 patients (0,29%) ont développé la pathologie neurodégénérative. Selon cette analyse, les patients ayant été opérés étaient donc trois fois plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson que les autres.
"Cette recherche montre un lien clair entre l'appendicite et la maladie de Parkinson, mais ce n'est qu'une association", conclut le Dr Sheriff. "Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ce lien et mieux comprendre les mécanismes impliqués", déduit-il.
"Epidémie" de la maladie
Touchant aujourd’hui environ 200 000 personnes en France et plus d’un million en Europe, la maladie de Parkison est devenue la 2e maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. Une augmentation considérable du nombre de malades en l’espace de 2 siècles qui fait craindre aux chercheurs une "épidémie" de la maladie.
La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative caractérisée par la destruction d’une population spécifique de neurones, les neurones à dopamine de la substance noire du cerveau. Les traitements actuels permettent de contrôler les symptômes moteurs associés à la maladie, mais ils sont sans effet sur les autres symptômes et sur la progression de la dégénérescence.*
*Source : Inserm.