Pour les hommes complexés par la taille de leur pénis, cela peut être une solution : en passer par une "pénoplastie" d’allongement ou d’élargissement de la verge. Mais cette intervention chirurgicale, tout comme d’autres méthodes fréquemment employées pour agrandir le sexe masculin, est loin d’être réellement efficace.
C’est en tout cas la conclusion qu’en ont tiré des chercheurs qui ont passé au crible 17 études portant sur des traitements chirurgicaux et non-chirurgicaux d’augmentation de la taille du pénis. Publiés dans le Sexual Medicine Reviews, leurs résultats concluent que ces traitements sont pour la plupart inefficaces et peuvent engendrer de graves complications.
Moins de deux centimètres gagnés
Les recherches ont donc évalué un total de 21 interventions chez 1 192 hommes, dont 773 suivis après un traitement non chirurgical (248 hommes) ou chirurgical (525 hommes). Premier constat émis : la grande majorité des hommes souhaitant augmenter la taille de leur sexe avaient en réalité un pénis de taille normale.
Parmi les traitements non chirurgicaux plébiscités, se trouvent les extenseurs : ces derniers ont certes permis d’augmenter la longueur flasque du pénis, mais de moins de 2 centimètres. Les injections dans le sexe ont permis d’augmenter la circonférence mais ont été associées à un taux élevé de complications. La taille des pénis restait par ailleurs inchangée.
Enfin, les interventions chirurgicales comprenaient l'incision du ligament suspenseur. Il s’agit de la méthode la plus utilisée. Suivent la greffe de tissus, le rabat de la peau ou encore le désassemblage pénien. Dans les études analysées, certains hommes ont bien signalé une augmentation significative de la taille. Cependant, les complications n'étaient pas rares et aucune de ces techniques n'a été validée en externe. Aucune indication ne permet de savoir si les hommes ayant fait partie de ces études ont noté une augmentation significative de leur fonction érectile, ou ont simplement constaté un agrandissement de leur pénis au repos.
Les auteurs de ces nouveaux travaux ont aussi remarqué que lorsqu’on leur fournissait des informations relatives à la taille moyenne des pénis, la majorité des hommes arrivaient à comprendre que leur membre était parfaitement normal. La plupart renonçaient alors à subir d’autres traitements. Pour les auteurs, cela signifie une chose : les différents traitements d’allongement du pénis n’apportent aucune preuve d’efficacité, qu’ils soient chirurgicaux ou non. Le cas des injections dans le sexe est particulièrement dangereux et elles devraient donc être considérées en dernière option. D’ailleurs, ils la jugent "comme contraire à l’éthique en dehors des essais cliniques".