Sur la plupart des paquets des céréales pour le petit-déjeuner, les arguments de vente ne correspondent pas aux vertus nutritionnelles réelles des produits. Pourtant, ce marketing influence les acheteurs, selon une nouvelle étude du Journal of Public Policy & Marketing.
Regarder l’étiquette nutritionnelle plutôt que le paquet
"Nous avons constaté que les consommateurs avaient une attitude plus positive à l'égard des allégations fondées sur la présence de quelque chose de bon, comparativement aux allégations portant sur l'absence de quelque chose de mauvais", explique le co-auteur de l'étude, Pierre Chandon. En d’autres termes, la présence de "vitamines D, de vitamines B et de fer", comme indiqué sur les paquets de Miel Pops, fait plus vendre que l’absence de gluten ou d’OGM par exemple.
Par ailleurs, les personnes testées estimaient pour la plupart que les arguments marketing allaient vraiment les aider à améliorer leur santé ou à perdre du poids, ce qui est souvent faux. Les chercheurs recommandent donc, pour choisir son petit-déjeuner, de regarder l’étiquette nutritionnelle plutôt que le paquet.
Des produits trop sucrés
"Lorsqu'on achète des aliments emballés, il est devenu difficile de trouver des produits qui ne prétendent pas être sains pour une raison ou une autre", indiquent encore les auteurs. "Si l'augmentation du nombre et de la visibilité des allégations alimentaires sur le marché reflète l'intérêt croissant des consommateurs pour la santé et le bien-être, elle soulève également des enjeux importants de santé publique", soulignent-ils.
Récemment, l’association nationale de défense des consommateurs et usagers notait à propos des boîtes de céréales françaises : "la très grande majorité des produits obtiennent la note de C ou D (sur le Nutri-Score) car ils sont trop sucrés. Autre constat, la part effective de céréales dans les produits indiquant la quantité globale de céréales est assez décevante." Elle détaillait : "à partir du système Nutri-Score, qui répartit les produits en cinq catégories (A, B, C, D, E), il apparaît que 63% d’entre eux se trouvent dans la catégorie C et 28 % dans la catégorie D. La note D revient principalement pour certains pétales sucrés (88%) et céréales fourrées (74%)."