Les futures mères qui souffrent de troubles de l’alimentation pendant ou avant leur grossesse ont plus de risques de faire une dépression après l’accouchement, selon une nouvelle étude publiée dans le British Journal of Psychiatry.
Symptômes dépressifs pendant la grossesse
"Nous avons constaté que les femmes qui ont souffert d'un trouble de l'alimentation à un moment quelconque avant l'accouchement, même si c'était des années plus tôt à l'adolescence, étaient plus susceptibles de présenter des symptômes dépressifs pendant la grossesse et jusqu'à 18 ans après la naissance de leur enfant", précise le Dr Francesca Solmi (UCL Psychiatrie), auteure principale de cette étude. "Cette constatation indique que de nombreuses personnes souffrant de troubles de l'alimentation ne se rétablissent jamais complètement", poursuit-elle.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs se sont basés sur la cohorte "Children of the 90s", qui portait sur 9 276 femmes. 126 (1,4%) souffraient d'anorexie mentale, 153 (1,6%) de boulimie et 60 (0,6%) d'anorexie et de boulimie. Des études antérieures avaient indiqué que les symptômes dépressifs chez les mères souffrant de troubles de l'alimentation pouvaient disparaître après la grossesse, mais leur recul temporel n’était pas aussi long.
Traiter les troubles de l'alimentation à un stade précoce
"Il a été démontré que les symptômes dépressifs chez les mères sont associés à un certain nombre de conséquences négatives pour leurs enfants, comme des problèmes émotionnels et comportementaux. Il est donc important d'identifier et de traiter les troubles de l'alimentation à un stade précoce", y compris chez les femmes enceintes, poursuit le Dr Solmi. "Cela pourrait profiter à la mère et à l'enfant à long terme".
La boulimie se caractérise concrètement par des crises compulsives, ou la prise alimentaire prend des proportions incontrôlables. L’anorexie entraîne une privation alimentaire stricte et volontaire pendant plusieurs mois, voire plusieurs années.