Après 48 heures de garde à vue, Frédéric Péchier, ancien médecin-anesthésiste star de Besançon, a été "déféré au parquet" ce jeudi. Il est désormais soupçonné par les enquêteurs d’être impliqué dans une "cinquantaine de cas" d’empoisonnement.
Son avocat, Me Randall Schwerdorffer, a ainsi déclaré que son client "a été déféré ce matin au parquet après la fin de sa garde à vue" pour être "présenté au procureur de la République". Il pourrait être mis en examen et placé en détention provisoire.
"Pompier pyromane"
La garde à vue du praticien, qui a commencé le mardi 14 mai, s’inscrivait dans le cadre d’une enquête préliminaire sur de nouveaux "faits d’empoisonnements potentiels qui ont fait l’objet d’un peu plus de deux ans d’investigations", selon une source proche du dossier. La logique du suspect serait, selon les policiers, celle du "pompier pyromane". Le but aurait été d’empoisonner les patients de ses collègues afin de pouvoir exercer ses talents de réanimateur.
L’enquête porte sur une cinquantaine de signalements "d’événements indésirables graves" (EIG) qui se sont déroulés dans des cliniques où l’anesthésiste exerçait. "Il s’agit d’événements inattendus au regard de l’état de santé et de la pathologie de la personne et dont les conséquences sont le décès, la mise en jeu du pronostic vital, la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent y compris une anomalie ou une malformation congénitale", précise la Haute Autorité de Santé.
Frédéric Péchier clame toujours son innocence
Le praticien a déjà été mis en examen pour sept empoisonnements, dont deux mortels. En 2017, une autre information judiciaire avait laissé Frédéric Péchier en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’exercer son métier d’anesthésiste après sa mise en examen. L’enquête avait alors établie que les neuf patients avaient reçu des doses létales de potassium et d’anesthésiques administrées volontairement. Le docteur Péchier ne s’en occupait pas mais avait été appelé pour ranimer certains d’entre eux.
Frédéric Péchier clame toujours son innocence. "Pourquoi je ferais un truc pareil ? Sous prétexte de l’adrénaline, (...) je m’amuserais à injecter des produits toxiques à des personnes, pour ensuite aller les réanimer ? C’est complètement aberrant", s’était indigné le médecin dans un entretien donné en mars 2017 à L’Est Républicain.