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Tabagisme passif, pollution...

Cancer du poumon : les non-fumeurs ne sont pas épargnés et sont souvent sous-diagnostiqués

Un groupe d’experts en médecine respiratoire et en santé publique tirent la sonnette d’alarme : selon eux, les non-fumeurs ne sont pas assez diagnostiqués alors qu’ils sont de plus en plus nombreux à être concernés par le cancer du poumon.

Cancer du poumon : les non-fumeurs ne sont pas épargnés et sont souvent sous-diagnostiqués utah778/iStock




Le tabac a beau être l’un des premiers facteurs de risque dans le développement du cancer du poumon, il est loin d’être le seul. Les personnes n’ayant jamais touché à une cigarette de leur vie peuvent donc être concernées par cette maladie.

Voici, en substance, le message d’un nouvel article publié dans le Journal of the Royal Society of Medicine. Selon ses auteurs, le cancer du poumon chez les personnes qui n'ont jamais fumé est sous-estimé et "représente un défi diagnostique, en particulier pour les omnipraticiens qui cherchent à trouver un équilibre entre la surinvestigation, un diagnostic précoce et des soins de grande qualité".

Un diagnostic trop tardif chez les non-fumeurs

En France, on estime qu’une personne sur quatre atteinte d’un cancer du poumon n’a jamais fumé. Ce cancer bronchique du non-fumeur est la septième cause de mortalité par cancer dans le monde et au neuvième rang chez les femmes en Europe.

Si les causes ne sont pas totalement élucidées, certains facteurs expliquent la maladie. C’est le cas du tabagisme passif, de l’exposition professionnelle à des agents cancérogènes ou encore la pollution extérieure. Dans tous les cas, 40 % des cancers bronchiques du non-fumeur restent inexpliqués.

Au Royaume-Uni, où a été menée la présente étude, les chercheurs estiment qu’environ "6 000 personnes qui n’ont jamais fumé meurent chaque année d’un cancer du poumon", avance le professeur Paul Cosford, directeur de la protection de la santé et directeur médical, Public Health England.

Or, ces patients sont encore trop peu diagnostiqués et méconnaissent donc leur risque de développer une maladie qu’ils considèrent comme liée à la consommation de tabac. "Pendant trop longtemps, le cancer du poumon n'a été considéré que comme une maladie liée au tabagisme. Il s'agit là d'une association importante, mais comme le montrent ces travaux, l'ampleur du défi signifie qu'il est nécessaire de sensibiliser les cliniciens et les décideurs aux autres facteurs de risque, y compris la pollution atmosphérique intérieure et extérieure", poursuit le chercheur.

Mieux prendre en compte les autres facteurs que le tabagisme

En 2014, une étude menée dans les services de pneumologie de 104 hôpitaux généraux de France (CHU exclus) et portant sur 7 051 dossiers avait démontré que plus d’un patient sur dix (762) traité pour un cancer du poumon ne fumait pas. Parmi eux, 11% n’avait jamais fumé de leur vie mais 158 (20%) avaient été soumis au tabagisme passif.

Pour le professeur Mick Peake, co-auteur de cette nouvelle étude et directeur clinique du Centre for Cancer Outcomes de l'University College London Hospitals Cancer Collaborative, ces personnes n’ayant jamais fumé sont particulièrement vulnérables face au cancer du poumon car, "malgré les progrès de notre compréhension, elles ne croient pas être à risque et sont souvent confrontées à de longs retards dans le diagnostic, ce qui réduit leurs chances de recevoir un traitement curatif."

D’où la nécessité de poursuivre les recherches sur le cancer bronchique du non-fumeur, mais aussi d’attirer l’attention sur les facteurs de risque sous-jacents que constituent, par exemple, le tabagisme passif et la pollution de l’air.

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