Les infections parasitaires ne sont jamais faciles à vivre, alors imaginez apprendre qu’elles sont dues aux aventures de votre partenaire ? C’est ce qui est arrivé à un homme de 67 ans, admis à l’hôpital de Dijon, à cause de douleurs au foie et d’une forte fièvre, dont l’histoire est racontée par BMJ Case Reports. L’homme fait aussi état de douleurs intestinales chroniques sur les six derniers mois que plusieurs traitements prescrits par son médecin n’ont pas fait disparaître. Un échantillon de ses excréments sera testé positif au parasite entamoeba histolytica. Pour les médecins, l’homme a contracté cette infection parasitaire après une relation sexuelle avec sa femme.
E. histolytica est un parasite vivant dans les excréments des hommes et autres primates. Même s’il reste normalement cantonné aux intestins, il peut parfois atteindre le système sanguin et toucher des organes comme le foie et le cerveau. La plupart des êtres humains le contractent en buvant de l’eau non potable ou sale ou en mangeant de la nourriture qui a été précédemment en contact avec des excréments.
Un parasite présent en zone rurale tropicale
Le parasite entamoeba histolytica est souvent trouvé dans les pays tropicaux avec de mauvaises conditions sanitaires, notamment dans des zones rurales. C’est là que se trouve le twist de l’histoire : les médecins découvrent que l’homme n’a jamais voyagé hors d’Europe. Sa femme, cependant, a longuement voyagé en Amérique latine, Inde, Birmanie, Vietnam et au Laos. Au fur et à mesure du diagnostic, il devient évident que cette dernière a eu une relation sexuelle avec un homme atteint d’amibiase intestinale, mais qu’aucun symptôme ne s’est jamais déclaré chez elle. Ces circonstances poussent les médecins à conclure que le parasite entamoeba histolytica a été transmis par relation sexuelle entre l’homme et sa femme.
Le sexe entre hommes est considéré comme un facteur à risque dans la transmission de ce parasite, tout comme les pratiques sexuelles de l’anal à l’oral. L’étude rapporte que très peu de cas de transmission hétérosexuelle ont été comptabilisés. Pourtant, dans ce cas spécifique, les médecins notent simplement que la transmission s’est faite via un rapport sexuel hétérosexuel entre cet homme et sa femme, qui était porteuse du parasite.
Il est donc possible que le parasite se soit introduit dans le système sanguin de la femme et ait été transmis pendant l’acte sexuel, probablement via des pratiques d’anal à oral. Quoi qu’il en soit, le couple a été traité grâce à de la métronidazole et du tiliquinol-tilbroquinol et les symptômes de l’homme ont disparu dans les 48 heures. Deux mois plus tard, le couple était testé négatif à la présence du parasite entamoeba histolytica. Tout est bien qui finit bien.