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Récepteurs lymphocytaires variables

Un poisson parasite pourrait aider à combattre le cancer du cerveau

Par Mebroukine Célia

Des chercheurs se sont penchés sur une espèce de poisson parasitaire, la lamproie marine, pour trouver un moyen efficace de faire parvenir un traitement médicamenteux au cerveau. Leur espoir : soigner des maladies comme le cancer ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

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Et si un traitement pour le cancer du cerveau se trouvait dans le système immunitaire d’un poisson parasite, qui peuple nos rivières depuis plusieurs millénaires ? Ce poisson, c'est la lamproie marine, un long poisson sans mâchoire qui ressemble à une anguille, se nourrit du sang d’autres poissons.

Selon une étude récemment publiée dans la revue Science Advances et menée par une équipe de scientifiques de l’University of Wisconsin-Madison et de l’University of Texas d’Austin, la lamproie pourrait fournir un moyen de transporter efficacement un traitement médicamenteux jusqu’au cerveau.

Ces chercheurs ont repéré une molécule présente dans le système immunitaire des lamproies : les récepteurs lymphocytaires variables (RLV). Ces récepteurs ont la capacité d’atteindre la matrice extracellulaire, un réseau de macromolécules qui fournissent une structure aux cellules qui les entourent.

Or, cette matrice extracellulaire représente une grande partie du système nerveux central. Les chercheurs pensent donc que les RLV peuvent aider à transporter des traitements directement dans le cerveau, augmentant ainsi l’efficacité des traitements contre le cancer du cerveau, les traumatismes cérébraux ou les accidents vasculaires cérébraux.

Pénétrer la barrière hémato-encéphalique

Les traitements actuels ne sont pas optimaux à cause de leurs difficultés à pénétrer le cerveau en dépassant la barrière hémato-encéphalique. Cette barrière empêche notamment l’infiltration d’agents nocifs dans le cerveau. Malheureusement, elle empêche également aux médicaments d’atteindre le cerveau. 

Mais dans le cas d’une condition grave, comme un cancer du cerveau, la barrière hémato-encéphalique se "détend" et devient moins impénétrable. Ce qui est grave, car le cerveau est alors exposé à de plus grands dangers. Mais cela permet aussi théoriquement aux traitements d’atteindre plus facilement leur cible.

Dans cette étude, les chercheurs se sont penchés sur la façon dont les RLV pouvaient profiter de la faiblesse de la barrière hémato-encéphalique dans le cas de rongeurs atteints d’un glioblastome, une forme agressive de cancer du cerveau. "Des molécules comme les RLV ne pourraient rien transporter dans le cerveau en temps normal, mais lorsqu’il y a une rupture dans la barrière hémato-encéphalique, ils peuvent apporter le médicament exactement au foyer de la pathologie", explique le professeur Shusta, auteur de l’étude. 

L’équipe de chercheurs considère ces nouvelles découvertes comme très prometteuses, notant le prolongement de l’espérance de vie des rongeurs traités dans cette expérimentation. Ils précisent également que les RLV se déplacent librement dans le corps sans former de foyer d’accumulation dans des tissus sains. Ce traitement n’aurait donc pas d’impact sur des organes viables.