Six hommes sur dix (61%) ont déjà rencontré au moins une fois un problème d’érection au cours de leur vie, selon une nouvelle enquête nationale de l’IFOP, en partenariat avec la nouvelle plateforme de soins Charles.co. Une proportion en hausse continue au cours des quinze dernières années, si l’on se fie au niveau de prévalence beaucoup plus faible mesuré auprès des Français en 2005 (44%).
Plus d’un homme sur trois (38%) admet aussi avoir connu au moins une forme de troubles du désir ou de l’érection au cours des 12 derniers mois. Le problème le plus fréquemment signalé est le manque de fermeté du pénis durant un rapport (20%).
L’impact de la dépendance aux écrans
Parmi les variables lourdes jouant sur ce type de troubles, on retrouve l’âge, le stress ou, plus surprenant, le lieu de résidence : les hommes habitant en agglomération parisienne y sont nettement plus sujets (46%) que les ruraux (36%).
L’impact de la dépendance aux écrans joue aussi à plein sur la libido masculine. Chez les moins de 35 ans, la proportion de victimes de troubles du désir ou de l’érection s’avère ainsi nettement supérieure à la moyenne (33%) chez les hommes visionnant quotidiennement des vidéos pornographiques (55%), leurs réseaux sociaux (39%), les applis d’information (41%) ou les films et séries tels qu’en offrent des services comme Netflix (38%).
Ces troubles érectiles génèrent chez les hommes des complexes liés à l’érection (62%), à la taille (42%) ou la forme (27%) de leur phallus. En effet, 56% des hommes – et jusqu’à 64% des moins de 30 ans – estiment qu’un "rapport sexuel doit impliquer une pénétration pour être pleinement satisfaisant".
Tabou
Comme pour beaucoup de problèmes médicaux, la propension de la gent masculine à verbaliser les soucis d’érection reste faible. Un homme sur trois (33%) reconnaît avoir déjà donné à son conjoint une fausse excuse pour masquer un problème sexuel, la fatigue physique étant l’argument le plus avancé (78%).
A peine un quart des hommes (26%) présentant une dysfonction érectile a déjà consulté un professionnel de santé à ce sujet, soit un taux très similaire à celui que l’on pouvait observer il y a déjà 25 ans en France (Sofres – 1994). Et ils sont peu nombreux à avoir consulté un spécialiste : 19% ont vu un généraliste, 9% un urologue, 5% un sexologue et 2% un psy. Un homme sur quatre (24%) ayant rencontré des troubles érectiles sans prendre un médicament l’explique par la gêne à aborder ces problèmes avec leur médecin.
Recours aux drogues dures et à l'alcool
Pour faire face à cette difficulté, la majorité des hommes recourent au porno ou aux fantasmes plutôt qu’à des médicaments : seuls 21% des Français âgés de 18 ans et plus ont pris des médicaments améliorant l’érection.
Toutefois, les jeunes hommes de moins de 30 ans se distinguent de leurs aînés par un recours plus fort à des produits psycho-actifs comme le Viagra (25%), mais aussi des produits beaucoup plus dangereux comme une forte quantité d’alcool (29%), de la drogue dure comme de la cocaïne (27%) ou des produits aphrodisiaques naturels (20%).