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Ténodèse extra-articulaire latérale

Déchirure du ligament : on peut diminuer le risque de récidive chez les jeunes athlètes

Par Charlotte Arce

Une intervention chirurgicale appelée "ténodèse extra-articulaire latérale" pourrait réduire le risque de récidive de déchirure du ligament croisé antérieur (LCA), une blessure courante chez les athlètes.

busracavus/iStock

Formant un "X" au niveau de l’articulation du genou, le ligament croisé antérieur (LCA) aide à contrôler la rotation du genou. Très douloureuse et invalidante, sa déchirure est assez courante chez les athlètes pratiquant des sports avec des arrêts soudains et des changements de direction, comme le football et le basket.

Il existe bien une chirurgie de reconstruction du LCA : elle consiste à greffer des morceaux de tissus, notamment l'un des tendons des ischio-jambiers ou le tendon de la rotule (tendon rotulien), pour reconstruire le ligament endommagé par la blessure. Malheureusement, le risque de récidive de déchirure et d’échec de greffe est élevé, notamment chez les jeunes athlètes. Les médecins l’estiment à 20%.

La création d'une nouvelle structure de type ligamentaire

Des chercheurs ont peut-être trouvé un moyen de réduire ce risque de récidive : réaliser une intervention chirurgicale supplémentaire. Dans un vaste essai clinique appelé STABILITY, dont les résultats ont été dévoilés la semaine dernière à Cancun, au Mexique, lors du Congrès ISAKOS 2019, ses auteurs ont expliqué en quoi cette intervention appelée ténodèse extra-articulaire latérale (TLE) permet de fournir un soutien supplémentaire. Elle consiste en la création d'une nouvelle structure de type ligamentaire à l'extérieur du genou.

"Bien que la procédure TLE ait démontré son potentiel d'amélioration des résultats pour les patients, un essai clinique randomisé a été nécessaire pour évaluer si elle réduit ou non le risque de récidive", explique le Dr Alan Getgood, scientifique à la Lawson and Orthopaedic Knee Surgeon de la Fowler Kennedy Sport Medicine Clinic.

Au total, 624 personnes de moins de 25 ans ont participé à l’essai. Toutes ont subi une reconstruction du LCA à l'aide d'une greffe des ischio-jambiers et présentaient un risque élevé de récidive.

La moitié des participants ont été sélectionnés au hasard pour recevoir la chirurgie de reconstruction classique, sans ténodèse extra-articulaire latérale. L’autre moitié a reçu une reconstruction du ligament croisé antérieur avec la procédure TEL supplémentaire.

Une réduction de 65% du risque d’échec de la greffe

Les chercheurs ont alors constaté qu’une nouvelle lésion s'est produite chez 11 % des patients ayant reçu la chirurgie classique, comparativement à seulement 4 % des patients ayant subi une reconstruction du ligament croisé antérieur à l'aide d'un TEL. "L'ajout de la procédure TEL a permis de réduire de 65% le risque relatif d'échec de greffe", détaille le Dr Getgood. "Nos résultats suggèrent que les patients de moins de 25 ans devraient envisager la procédure TEL lorsqu'ils ont décidé de reconstruire le LCA par une greffe des ischio-jambiers."

Les chercheurs ont aussi pris en compte certains autres résultats, dont la douleur, le rétablissement de la fonction sportive, de la force musculaire et enfin la suite de la carrière sportive. Bien que l'intervention TEL ait entraîné des douleurs post-opératoires légèrement plus fortes et une légère diminution de la force musculaire dans les trois mois suivant l'intervention, ces complications n'ont pas persisté. Il n'y avait par ailleurs aucune différence dans les résultats un et deux ans après l'intervention chirurgicale.

Désormais, l’objectif de l’équipe de recherche est de lancer un essai STABILITY 2 afin de comparer les constructions du ligament croisé antérieur avec ou sans TEL sur deux autres types de greffe : celle du tendon rotulien et celle du tendon quadriceps. "Notre objectif est de déterminer si le choix de la greffe influe sur l'issue du patient et si le TEL peut être utilisé avec l'un ou l'autre de ces choix. En fin de compte, nous espérons permettre aux patients de reprendre les activités qu'ils aiment le plus", conclut le médecin.