Avoir survécu à un accident vasculaire cérébral hémorragique n’empêcherait pas de prendre de l’aspirine. Des chercheurs écossais remettent en cause une certitude de longue date. Selon leurs conclusions, les médicament antiplaquettaires n’augmenteraient pas le risque hémorragique dans le cerveau.
Lutter contre la formation de caillots sanguins
Les médicaments antiplaquettaires permettent de fluidifier le sang. Ils sont notamment prescrits aux personnes atteintes d’une maladie cardiovasculaire pour éviter que des caillots sanguins ne se forment. Mais ils sont déconseillés aux personnes ayant été victimes d’un AVC hémorragique, car ils augmenteraient le risque de récidive. Ce type d'accident est dû à la rupture d'une artère dans le cerveau.
Les antiplaquettaires diminuent-ils les risques ?
L’étude a été réalisée par des chercheurs de l’université d’Edimbourg. 537 patients, ayant déjà eu un AVC hémorragique, ont été suivis pendant 5 ans. Une partie d’entre eux prenaient des médicaments antiplaquettaires, l’autre non : les chercheurs ont constaté moins de récidives d’AVC hémorragique dans le premier groupe contrairement au second.
"Environ un tiers des personnes qui ont eu une hémorragie cérébrale, ou AVC hémorragique, prennent un médicament antiplaquettaire comme l’aspirine pour réduire leur risque d’attaque cardiaque ou ischémique, explique Metin Avkiran, de la British Heart Foundation. Nous savons maintenant qu’ils peuvent continuer à prendre ces médicaments, qui peuvent potentiellement leur sauver la vie, après une hémorragie cérébrale sans risquer d’en être victime à nouveau".
Selon les scientifiques, ces résultats suggèrent même que la prise de médicaments anti-plaquettaires réduirait le risque d’être à nouveau victime d’un AVC, mais d’autres recherches doivent être menées pour le confirmer. En France, 130 000 AVC surviennent chaque année, ce qui représente un accident vasculaire cérébral toutes les 4 minutes. Les hémorragies cérébrales seraient responsables d’environ 15 % des cas.