Les fleurs sont censées embellir le quotidien, mais les produits pulvérisés sur leurs pétales peuvent provoquer l’effet inverse. En Equateur, des chercheurs ont constaté que les enfants qui vivent près d’exploitations horticoles souffrent d’hypertension au moment des récoltes. L’étude a été publiée dans la revue Environmental Research.
Une production massive de fleurs pour l’exportation
L’Equateur est le troisième pays exportateur de fleurs dans le monde, après les Pays-Bas et la Colombie. Certaines périodes de l’année sont particulièrement chargées pour la production, comme la fête des mères par exemple. Elles coïncident avec la pulvérisation en masse de pesticides pour protéger les fleurs avant leur expédition à travers le monde. Des chercheurs de l’école de médecine de Californie, à San Diego, se sont intéressés à la santé des enfants habitant près des champs de fleurs. Ils s’inquiètent de l’impact des pesticides sur leur santé.
Une pression sanguine plus élevée dans les 81 jours qui suivent la récolte
313 enfants âgées de 4 à 9 ans ont été recrutés pour cette recherche. Les médecins les ont examinés jusqu’à 100 jours après la récolte de fleurs destinées à la fête des mères. "Nous avons constaté que les enfants examinés juste après la récolte pour la fête des mères avaient les taux d’exposition aux pesticides les plus élevés, détaille Jose Suarez, l’auteur principal, et une pression sanguine systolique et diastolique plus importante, en comparaison aux enfants auscultés plus tard". Les enfants examinés dans les 81 jours qui suivent la récolte avaient trois plus de risques de souffrir d'hypertension, par rapport à ceux examinés entre 91 et 100 jours après.
Un impact sur les fonctions cognitives
Une précédente recherche menée par la même équipe montrait que les capacités cognitives des enfants étaient modifiées pendant la récolte : ils avaient plus de difficultés à réaliser des tâches qui demandent de l’attention, moins de capacités à se contrôler ou encore des troubles des fonctions motrices et sensorielles. Pour Jose Suarez, ces nouveaux résultats rappellent l’importance de réduire l’exposition aux pesticides pour les enfants et les familles qui vivent près de zones agricoles.