Les bébés n’ont pas encore de telephone portable… mais ils ont des baby phones. Les écoute-bébés font en effet partie de la panoplie complète de l’équipement des jeunes parents. Et comme les téléphones portables, ces appareils émettent des ondes. Mais tous ces appareils ne sont pas logés à la même enseigne, comme vient de le révéler une étude du laboratoire de physique de l’Institut Pascal, qui depend du CNRS. A la demande d’un fabricant de baby phone, les chercheurs ont passé au crible 5 appareils de marque différente. Résultat : les écarts de puissance d’émission d’ondes vont de 1 à 33. Ce fossé s’explique notamment par la technologie. Les modèles analogiques sont les moins gros émetteurs alors que les appareils bénéficiant d’une technologie plus récente, dite DECT, utilisée pour les téléphones sans fil, émettent beaucoup plus.
Aucune réglementation sur les babyphones
Bien sûr, la puissance du champ électromagnétique d’un téléphone portable et d’un interphone pour bébé ne sont pas similaires. Alors qu’un téléphone mobile a une puissance d’émission de 2 watts maximum, celle d’un interphone pour bébé est de 0,01 watt, soit 200 fois moins. Cependant, la crainte que suscitent les radiofréquences monte chez l’ensemble des consommateurs. Et les jeunes parents ne font évidemment pas exception à la règle. Plusieurs éléments alimentent cette crainte. D’une part, plusieurs études ont déjà iqdémontré que le cerveau des bébés absorbaient davantage les ondes que celui des adultes, mais aucune étude n’a pu réellement trancher sur la nocivité des radiofréquences. D’autre part, la réglementation sur les puissances d’émission des écoute-bébés est inexistante. Du coup, la transparence n’est pas de mise. Sur l’emballage ou même le descriptif, il n’y a bien souvent aucune information sur le sujet.
L'ANSES recommande d'éloigner l'appareil de bébé
Devant cette incertitude, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) préconise le principe de précaution. Dans son rapport d’expertise de 2009 sur les radiofréquences, elle préconisait de « sensibiliser le public à ces indicateurs d’exposition par le développement de labels intelligibles », comme c’est déjà le cas en Allemagne. Par ailleurs, l’Anses précise que « le niveau d’exposition diminuant fortement avec la distance à l’émetteur, sur des équipements tels que la base d’un téléphone DECT, des périphériques ou des veille-bébé, une distance de quelques dizaines de centimètres entre l’appareil et l’utilisateur permet de diminuer considérablement l’exposition. »
Enfin, dans la multitude de modèles qui sont commercialisés, les parents ont intérêt à choisir un babyphone avec mode « déclenchement automatique à la voix » ou « VOX » qui n’émet pas en continu. Par ailleurs, il est préférable d’éviter les modèles DECT. En effet, la seule règle qui régit ces appareils sont les seuils imposés en fonction de leur technologie. Or, pour un babyphone DECT, le seuil est fixé à 250mW alors que pour un appareil audio numérique, il est de 20 mW. Enfin, il ne faut pas oublier d’éteindre la base située dans la chambre de bébé, si le récepteur est éteint. Cela évitera à bébé de recevoir des ondes pour rien.