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Surtout le cancer colorectal

Comment une mauvaise alimentation augmente le risque de cancers

Par Raphaëlle de Tappie

Une mauvaise alimentation serait liée à 5% des nouveaux cancers aux Etats-Unis, particulièrement celui du colon. 

margouillatphotos/iStock

Ce n’est plus un secret pour personne, notre alimentation et notre style de vie ont eu une influence sur notre santé et sur les risques de développer des maladies diverses et variées. Mais une nouvelle étude va plus loin. Selon une recherche américaine parue le 22 mai dans la revue médicale JNCI Cancer Spectrum, aux Etats-Unis, 5% des nouveaux cas de cancers détectés en 2015 chez les plus de 20 ans pourraient être liés à une mauvaise alimentation.

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheurs ont utilisé un modèle d’Evaluation Comparative des Risques incorporant des données nationales sur l’alimentation, les chiffres de cancers et les associations estimées de l’alimentation avec le risque de cancers venant d’analyses d’études précédentes menées sur des Américains de plus de 20 ans.

Ils ont travaillé en prenant en compte les facteurs suivants : une consommation trop basse de légumes, de fruits, de céréales complètes, de produits laitiers et une consommation forte de produits transformés à base de viande ainsi que l’absorption de boissons sucrées de type soda. Résultats : "Une consommation trop basse de céréales complètes a été associée avec le plus de risques de développer un cancer, suivi par trop peu de laitages et trop de viande transformée", explique la docteure Fang Fang Zhang, nutritionniste et épidémiologiste en charge de l’étude.

Un pourcentage comparable "au taux de cancers attribuable à l’alcool"

Ainsi, en 2015 aux Etats-Unis, une mauvaise alimentation aurait provoqué 80 100  cancers. "C'est l'équivalent de 5,2 % de tous les cas de cancers invasifs nouvellement diagnostiqués chez les adultes américains en 2015. Ce pourcentage est comparable au taux de cancers attribuables à l'alcool", développe Fang Fang Zhang.

Dans le détail, le cancer le plus lié à l’alimentation est le cancer du colon (38,3% des cas en 2015), ont observé les chercheurs. Ce cancer touchant principalement les hommes non-caucasiens âgés de 45 à 64 ans. Arrivent ensuite le cancer de la bouche, du pharynx et du larynx. Parallèlement, un poids excessif et le manque d’activité physique ont respectivement été associés à 7 à 8% et à 2 à 3% des cancers.

"Des études précédentes avaient déjà prouvé qu’une forte consommation de viandes transformées augmentaient le risque de cancers colorectal et qu’une basse consommation de graines augmentaient le risque", rappelle Zhang. Et de conclure : "Toutefois, notre étude quantifie le nombre et la proportion de nouveaux cas de cancers attribuables à une mauvaise alimentation à un niveau national".

En 2015, 603 millions d’adultes obèses dans le monde 

Ces résultats sont d’autant plus inquiétants qu’en Amérique du Nord, 35,7% des adultes sont aujourd’hui en situation d’obésité. Par ailleurs, depuis 1980, l’obésité a plus que doublé dans 73 pays dans le monde. En 2015, 107,7 millions d’enfants et 603,7 millions d’adultes souffraient de cette maladie. La même année, le surpoids a été lié à quatre millions de morts.  

En France, en revanche, l’obésité et le surpoids se sont stabilisés entre 2006 et 2015, chez les adultes et les enfants. Ce qui ne veut pas dire que les chiffres ne sont pas conséquents : en 2015, plus d’un homme adulte sur deux était en surpoids ou obèse (54%), contre 44% des femmes, l’obésité seule concernant 17% des adultes. Cette année là, chez les plus jeunes, le surpoids et l’obésité touchaient 16% des garçons et 18% des filles (dont 4% d’obèses). Enfin, en règle générale, le risque d’être en surpoids augmente avec l’âge et surtout chez les hommes (7 hommes sur 10 chez les 55-74 ans). Peu importe le sexe, le risque d’être obèse double entre la trentaine et la soixantaine.

Quant au cancer colorectal, dans l’Hexagone, il touche et tue chaque année respectivement 45 000 et 28 000 personnes. Une tragédie quand on sait que la maladie, diagnostiquée tôt, se guérit dans neuf cas sur dix. Elle est malheureusement souvent diagnostiquée trop tard en raison de l’absence de symptômes significatifs aux stades préliminaires. C’est pourquoi, les autorités sanitaires françaises invitent par courrier les personnes âgées de cinquante ans et plus à se faire dépister gratuitement tous les deux ans.

La coloscopie, examen visuel du côlon par l’intermédiaire d’une sonde, est le moyen le plus courant pour détecter les polypes avant qu’ils ne deviennent cancéreux. Il existe toutefois d’autre solutions moins invasives et désagréables mais toutes aussi efficaces. Si vous ne présentez pas de risque particulier nécessitant un suivi adapté, votre médecin pourra par exemple vous remettre un test immunologique à faire chez vous.

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