"Bien qu’on ignore le nombre exact de morsures de serpents, on estime qu’elles concernent 5.4 millions de personnes chaque année et qu’il y a jusqu’à 2,7 millions de cas d’envenimement", explique l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), qui a lancé un plan d’action pour réduire de moitié le nombre de décès liés aux morsures de serpent d'ici 2030.
Entre 81 000 et 138 000 décès
Selon l'OMS, les morsures de serpents causent chaque année entre 81 000 et 138 000 décès. Les populations les plus touchées proviennent d’Asie, d'Amérique latine et d'Afrique (435 000 et 580 000). "Ce fardeau pèse le plus lourd sur les pays ayant de faibles systèmes de santé et peu de ressources médicales", précise l'agence de l'ONU.
Sans soins médicaux, le venin du serpent transmis par morsure peut entraîner une paralysie respiratoire, des hémorragies, des insuffisances rénales irréversibles et des lésions tissulaires susceptibles de provoquer l’amputation d’un membre.
Augmenter la fabrication de produits anti-venins
Les zones rurales touchées par la pauvreté sont les plus à risque. Ce fléau, que l’OMS a listé dans les "maladies tropicales négligées", concerne notamment les enfants, pour qui les conséquences d’une morsure sont plus importantes du fait de leur petite masse corporelle, ainsi que les femmes et les hommes qui travaillent dans les espaces agricoles.
Pour y remédier, l’OMS souligne l’urgence d’accroître les stocks de produits anti-venin d’ici 2030, notamment en augmentant de 25% le nombre de fabricants. Un projet pilote visant à constituer une réserve mondiale d’anti-venin va également être lancé. "Sans une refonte urgente du marché et un contrôle plus strict (...) une urgence de santé publique semble imminente", alerte l'agence.
Une publication en ligne sur le site de l'OMS datée d'avril dernier rappelle que "des sérums de qualité sont le seul traitement efficace pour éviter ou supprimer la plupart des effets toxiques des morsures de serpents. Ils sont inscrits dans la Liste modèle OMS des médicaments essentiels et ils devraient faire partie du minimum de soins de santé primaires à prodiguer en cas de morsure".