Longtemps considéré comme une notion médicale floue, le burn-out vient d’être reconnu comme une véritable maladie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). A l’occasion de sa 72e Assemblée mondiale de la santé, l’organisme a révisé son classement international des maladies (ICD-11) pour y inclure la maladie mentale. Cette modification sera effective à partir du 1er janvier 2022.
Stress professionnel chronique
Le burn-out est ici défini comme une maladie "résultant d’un stress professionnel chronique qui n’a pas été géré correctement". Selon l’organisme de l’ONU, le phénomène a trois composantes : "des sentiments de perte ou d’épuisement", "une distance mentale accrue avec le travail ou des sentiments de négativité ou de cynisme liés au travail", et une "diminution de l’efficacité professionnelle".
De nombreux témoignages font aussi état d’une rupture assez nette de l’équilibre mental. "Un après-midi de février 2017, j’ai craqué", raconte ainsi sur le Huffington Post Morgane Giuliani. "Dire que j'en ai bavé est un doux euphémisme. Quand je pensais ne pas pouvoir aller plus bas, il y avait toujours un nouveau recoin sombre de mon cerveau pour m'accueillir avec joie dans l'auto-dépréciation, l'angoisse et la déprime". Le burn-out diffère ainsi des troubles anxieux ou de la dépression.
Burn-out parental
L’OMS rattache cette pathologie mentale au travail bien sûr, mais aussi à l’éducation des enfants. On pourra alors parler officiellement de "burn-out parental", notion déjà largement employée sur les réseaux sociaux.
L’existence même du burn-out est souvent remise en cause par les employeurs ou les autorités. La ministre du Travail Muriel Pénicaud a ainsi affirmé au micro de France Inter le 7 mai dernier que le burn-out "n’était pas une maladie professionnelle". Le 22 octobre 2017, la ministre de la Santé Agnès Buzyn expliquait : "aujourd'hui, il s'avère que ce n'est pas une maladie. C'est un ensemble de symptômes et, donc, c'est très difficile de décider que c'est une maladie professionnelle".
L'Institut de Veille Sanitaire (InVS) estiment que 30 000 personnes seraient concernées en France, mais d’autres sources évaluent à beaucoup plus le nombre de victimes. Tous les milieux sociaux sont concernés.