La ville de Marseille a décidé de frapper fort cette année en interdisant pour la première fois la cigarette sur les plages de Pointe Rouge, Borély et Bonneveine "et la consommation de narguilé sur toutes les plages du littoral, dans le but de protéger les non-fumeurs des dangers du tabagisme passif et de préserver le littoral des déchets (mégots, charbons…) qui pourraient être générés par ces pratiques", précise un arrêté municipal. De même, la musique sera aussi interdite sur toutes les plages de la ville "quand elle constituera une nuisance" et "fera l’objet de contrôle par les maîtres nageurs".
Le label "Espace sans tabac"
La consommation de tabac est désormais interdite sur une cinquantaine de plages françaises, comme sur celle du Fossan à Nice, qui a été la première à franchir le pas en 2011, de l'Eventail à Saint-Malo ou encore en Corse où La Ligue contre le cancer a labellisé 10 plages "Espace sans tabac" (Ricanto, Saint François et Trottel à Ajaccio ; Balistra, Grand Sperone, Piantarella, Rondinara et Tonnara à Bonifacio ; Santa-Giulia et Palombaggia à Porto-Vecchio).
Ce label, développé "en partenariat avec les municipalités, propose des espaces publics extérieurs qui sont, jusqu'à présent, non soumis à l'interdiction de fumer des décrets Bertrand. Désormais, le tabac sera interdit dans ces espaces labellisés (plages, aires de jeux pour enfants, parcs, etc.) grâce à un décret municipal. Il s'agit principalement d'espaces conviviaux et familiaux accueillant des enfants", explique la Ligue sur son site.
Désormais, on compte 218 "Espaces sans tabac" dans 29 villes françaises, dont des plages, mais aussi des airs de jeux, des parcs, etc. "83 % des Français sont favorables à la protection de fumée de tabac dans les parcs et les jardins publics dédiés aux enfants", selon un sondage Ipsos réalisé pour l'Alliance contre le tabac en mai 2014.
Les objectifs ? "Réduire l'initiation au tabagisme des jeunes, éliminer l'exposition au tabagisme passif, notamment celle des enfants, promouvoir l'exemplarité et la mise en place d'espaces publics conviviaux et sains, préserver l'environnement des mégots de cigarettes et des incendies et dénormaliser le tabagisme afin de changer les attitudes face à un comportement néfaste pour la santé". Mais la Ligue contre le cancer espère généraliser le dispositif en créant le label "Ville sans tabac".
30 et 40 milliards de mégots jetés chaque année
Si bannir la cigarette du littoral français contribue à réduire l'exposition au tabagisme passif, il sert également à protéger l'environnement en le préservant des mégots qui sont emportés par les océans, souvent avalés par les poissons, voire portés à la bouche des enfants. Selon Gérard Marcalbert, conseiller municipal de Carnac (Morbihan) "si on pollue les eaux avec des mégots, on pollue aussi les poissons, les huîtres et les humains" puisqu'un mégot "c'est 500 litres d'eau polluée".
En effet, un filtre à cigarette met en moyenne un à deux ans à se dégrader complètement et l'un de ses composants, l'acétate de cellulose, est un plastique qui lui, met plus de dix ans à se décomposer. Selon le ministère de l'Ecologie, 30 et 40 milliards de mégots sont jetés chaque année en France (soit 1000 par seconde), dont plus de 40% atterriraient dans la nature.