Le cancer du sein est le plus meurtrier pour les femmes. D’année en année, la recherche avance pour diminuer son taux de mortalité. Lors de la conférence annuelle de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO) à Chicago, une nouvelle étude a été présentée : elle montre qu’un nouveau traitement permet d’augmenter le taux de survie du cancer du sein à un stade avancé.
“The data from MONALEESA-7 provide clear evidence that ribociclib offers a significant survival advantage compared to hormone therapy alone in premenopausal patients,” says Dr. Debu Tripathy of the Phase III #breastcancer clinical trial: https://t.co/Pk2dz05Kh0 #ASCO19 #endcancer
— MD Anderson Cancer Center (@MDAndersonNews) June 2, 2019
La combinaison de deux types de traitement
La recherche a été menée par le MD Anderson Cancer Center, rattaché à l’université du Texas. L’essai clinique a rassemblé 670 femmes de moins de 59 ans, atteintes d’un cancer de stade 4. Les chercheurs ont administré à une partie d’entre elles un traitement classique auquel a été ajouté le ribociclib, un inhibiteur du cycle cellulaire. Le taux de survie des femmes ayant reçu ce nouveau traitement était de 70,2% après trois ans et demi. Pour les femmes qui ont pris le traitement classique avec un placebo, il était de 46%. Le taux de mortalité des patientes soignées avec cette nouvelle méthode a baissé de 29%.
Agir sur le cycle cellulaire
Dans cette étude, toutes les femmes étaient atteintes d’un cancer homonodépendant, qui représente deux tiers des cas chez les patientes non-ménopausées. Aujourd’hui, la plupart de ces femmes reçoivent un traitement pour bloquer la production d’oestrogènes. Celui-ci complète la thérapie en agissant directement sur le cycle cellulaire : son action se concentre sur les kinases dépendantes des cyclines (CDK), des protéines liées au fonctionnement de ce cycle. De cette manière, le ribociclib agit directement sur les cellules cancéreuses en empêchant leur multiplication. D’après les chercheurs, cela le rend à la fois plus efficace et moins toxique qu’une chimiothérapie.
Le cancer du sein, le plus répandu des cancers féminins
Avec environ 54 062 nouvelles personnes touchées chaque année, le cancer du sein est le plus répandu des cancers féminins (près d'une femme sur neuf sera concernée au cours de sa vie). Moins de 10% des cancers du sein surviennent avant 40 ans, l’incidence augmentant ensuite régulièrement jusqu’à 65 ans.
Ceci, associé au fait que la densité de la glande mammaire est moins importante à cet âge, justifie le choix de la tranche d’âge de 50 à 74 ans retenue pour le dépistage organisé. Après avoir doublé entre 1980 et 2005, l'incidence semble désormais en phase de stabilisation. Plus encourageant encore, la mortalité (nombre de décès/an) n'a pas augmenté depuis les années 80.