Se caractérisant par une fragilité excessive du squelette, due à une diminution de la masse osseuse et à l'altération de la micro-architecture osseuse, l’ostéoporose touche 3 millions de personnes en France, parmi lesquelles 30 à 40% de femmes ménopausées.
Mais ces dernières sont loin d’être les seules concernées : femmes et hommes sont en réalité tout aussi susceptibles de développer cette maladie des os et d’en présenter les premiers symptômes avant 50 ans.
Les hommes sportifs sont aussi concernés
C’est ce que met en lumière une nouvelle étude menée par l’Université du Mississippi et publiée dans The Journal of the American Osteopathic Association. En mesurant la densité minérale osseuse (DMO) de 170 personnes âgées de 35 à 50 ans, l’équipe de recherche a constaté que 28% des hommes et 26% des femmes souffraient d'ostéopénie au niveau du col fémoral. L’ostéopénie est une baisse de la densité osseuse et un stade intermédiaire entre l'os normal et l'ostéoporose. Les os sont alors plus fragiles, sans pour autant se briser.
De leur aveu même, ces résultats ont surpris les chercheurs. "Nous associons généralement la perte de densité minérale osseuse aux femmes ménopausées, mais nos résultats ont montré un risque élevé chez les hommes plus jeunes", explique Martha Ann Bass qui a dirigé l'étude. "Presque tous les participants atteints d'ostéopénie ont été surpris et je pense que c'est une question plus fréquente que ce à quoi on s'attendait."
Ces résultats sont d’autant plus étonnants que la majorité des hommes composant la cohorte avaient indiqué dans un questionnaire faire du sport de manière régulière. Mais, précise la Dre Bass, nombreux ont expliqué faire du cyclisme alors que ce sont la marche, la course et le saut qui sont associés au maintien de la densité minérale osseuse.
Renforcer les politiques de dépistage
Maladie silencieuse et insidieuse, l’ostéoporose est devenue d’après les experts un véritable problème de santé publique. Dans le monde, on estime qu’une fracture ostéoporotique se produit toutes les 3 secondes. En France, quelques 377 000 fractures sont attribuables à cette maladie du squelette. La vertèbre rachidienne, la tête fémorale, la hanche et le poignet sont les os les plus touchés.
"Un tsunami de fractures arrive, et le poids de ce fléau humain et socioéconomique aura un impact énorme dans tous les pays à la population vieillissante", prévenait en 2016 le Pr Eugene McCloskey, auteur d’un rapport alarmant sur la prévalence de l’ostéoporose. Les chercheurs estiment ainsi que l'incidence mondiale des fractures augmentera de 310% chez les hommes et de 240% chez les femmes d'ici 2050. En cause : une trop faible étude des populations qui ne sont pas considérées comme "à risque", à savoir les femmes et les hommes qui ne sont pas encore dans leur troisième âge.
D’où l’importance, insistent les auteurs de l’étude, d’élargir les tests de dépistage au plus grand nombre possible d’adultes d’âge moyen pour mieux comprendre les facteurs de risques et ainsi établir une base de référence pour la surveillance de la maladie.