On pense souvent que les compliments sont la meilleure façon d'encourager et de valoriser. Pourtant, les compliments sont loin d'être des encouragements, et peuvent même être contre-productifs, y compris pour les enfants.
Un jugement déguisé
Que l'on complimente sur le travail, la beauté, l'accomplissement de quelque chose, ou encore sur son efficacité, les compliments sont avant tout des mots qui jugent. Certes, ils sont positifs, mais ils mettent surtout une étiquette sur la personne et les actions accomplies.
Complimenter ou mettre la pression ?
En complimentant un salarié, un enfant ou encore un conjoint ou un ami, se met en place une dépendance affective au jugement et au regard des autres. En faisant ainsi des éloges, la personne ressent une pression ou une angoisse de ne pas être à la hauteur.
Les compliments ne sont alors qu'une récompense à un comportement, un accomplissement ou un aspect. Si les résultats ne sont pas escomptés, la personne ressent une angoisse qui peut l'amener à tout faire pour être complimentée à nouveau, au point de mentir, dissimuler ou faire preuve de méchanceté.
Comment encourager et ne pas complimenter ?
Plutôt que de complimenter, et donc de juger, il est préférable d'encourager sans mettre d'étiquette sur la personne ou le résultat.
Pour cela, il s'agit de décrire et souligner les actes, les efforts, les sentiments et les intérêts, sans porter de jugement. Il s'agit par exemple de dire "je vois que tu as utilisé cela, est ce que tu peux me montrer comment tu as fait ?", ou "tes efforts ont porté leurs fruits!", ou bien "merci pour ton aide, j'apprécie beaucoup ta coopération".
L'encouragement participe à long terme à améliorer la confiance en soi et la motivation interne et surtout protège d'une dépendance trop forte à l'opinion des autres.
En savoir plus : "Pour une enfance heureuse : repenser l'éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau", de Catherine GUEGUEN, éditions Pocket.