A 25 ans, Katie Bourne n'a plus que 18 mois à vivre. Atteinte d'un cancer du col de l'utérus de stade 3, la jeune femme est condamnée à cause de plusieurs médecins qui ont refusé de lui faire un frottis, considérant qu'elle était encore trop jeune à ce moment-là. En effet, au Royaume-Uni, les femmes sont invitées à se faire dépister entre 25 et 64 ans.
"La douleur n'est jamais partie"
Tout commence en juillet dernier, lorsque Katie Bourne se plaint de fortes douleurs à l'estomac. Son médecin fait l'impasse sur le frottis et lui diagnostique la maladie de Crohn. Mais "la douleur n'est jamais partie avec les médicaments que le médecin m'a donnés", raconte-t-elle au site Teeside Live. Alors son médecin la dirige vers deux gynécologues, qui refusent de lui faire un frottis. Début 2019, elle s'effondre sur son lieu de travail et est hospitalisée pendant 4 jours. Là encore, pas de frottis. Le personnel hospitalier autorise sa sortie lorsque les douleurs se calment.
Mais les symptômes persistent. "Quand je les ai tapés sur Google, ils évoquaient le cancer du col de l'utérus". C'est lors de la troisième demande de son médecin généraliste qu'un gynécologue accepte de lui faire un frottis. La jeune femme passe également un scanner et le diagnostic tombe : Katie souffre d'un cancer du col de l'utérus, déjà au stade 3. "Je ne me souviens de plus rien lorsque l'on m'a annoncé mon cancer".
Les traitements dépendent de l'étendue du cancer
Comme l'explique l'Institut national du cancer (Inca), le stade 3 du cancer du col utérin signifie que "la tumeur a envahi le vagin dans sa totalité et/ou elle s’est étendue à la paroi du pelvis et/ou elle bloque un uretère (canal qui conduit l’urine du rein à la vessie) ce qui provoque un gonflement du rein, voire l’empêche de fonctionner". Les traitements dépendent de l'étendue du cancer. Dans le cas de Katie, des séances de chimiothérapie ont été programmées.
Mais la jeune femme reste positive et s'est fixée quelques objectifs comme terminer tous les épisodes de The Real Housewives, profiter de son bébé et se marier avant de s'envoler pour les Maldives.
3 000 nouveaux cas par an en France
Avec environ 3 000 nouveaux cas et 1 100 décès par an, le cancer du col de l'utérus est le 12e cancer féminin le plus fréquent. En 2015, 2 797 nouveaux cas ont été diagnostiqués et 1 092 décès recensés. Il se développe en moyenne 10 à 15 ans après une infection persistante par un papillomavirus (HPV). Pour le moment, le dépistage repose principalement sur un frottis cervico-utérin, c'est-à-dire un prélèvement de cellules à la surface du col de l’utérus, analysées ensuite à l’aide d’un microscope.
Mais en avril dernier, le collectif HPV Maintenant, même s'il reconnaît que le plan national de dépistage organisé est "bonne initiative", déplore qu'"une méthode de dépistage plus fiable et plus efficace, reconnue par la communauté scientifique : le test HPV", ne soit pas privilégié.