ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Don du vivant : 98% des donneurs de rein seraient prêts à le refaire

Journée nationale du don d’organe

Don du vivant : 98% des donneurs de rein seraient prêts à le refaire

Par la rédaction

Le don du vivant est une option possible pour le rein et le foie. En France, il a représenté 11,7 % des greffes de rein en 2012. En dépit des difficultés, la quasi totalité des donneurs pourrait recommencer.

 « Vous avez fait votre choix, dites-le simplement à vos proches maintenant »… Quel que soit son âge, il s'agit donc d'en parler à ses proches. Or c'est encore loin d'être devenu une habitude, selon Jean-Pierre Scotti, président de la Fondation Greffe de Vie (www.greffedevie.fr). « Si les proches connaissaient la position du défunt, il pourrait y avoir 1.300 greffes de plus réalisées chaque année ». 
Si, pour la première fois en France, le seuil symbolique des 5.000 greffes a été franchi en 2012, le nombre de patients en liste d'attente augmente chaque année ! C'est pourquoi le don d'organe, geste de solidarité, se trouve au centre de la nouvelle campagne de l'Agence de la biomédecine lancée ce samedi via la télévision, la presse et le web, recommande le slogan de cette campagne qui dispose d'un site d'information (un guide, des affiches ainsi que des cartes et formulaires relatives au don y sont téléchargeables) et d'une page Facebook "Don d'organes je le dis".

Le don d’organe n’est pas un sujet facile à aborder, la mort plane au-dessus de la conversation. Cependant, dans certaines situations, le don d’organe est possible de son vivant. « Le don du vivant » est essentiellement pratiqué pour le rein. Plus rarement, on peut aussi prélever et greffer une partie du foie d’un donneur vivant. Lors d’un don de rein de son vivant, l’un des deux reins du donneur est prélevé, sachant qu’il est possible de vivre normalement avec un seul rein.

En France, le don du vivant augmente progressivement depuis le début des années 2000 mais il reste modeste. Il a représenté 11,7 % des greffes de rein en 2012. L’Agence de la biomédecine a inscrit dans ses priorités le développement de cette activité en complément de l’activité de greffe à partir de donneurs décédés.

Le don du vivant permet de réduire les délais d’attente. En France, le délai d’attente pour recevoir un greffon provenant d’un donneur décédé est très variable d’un groupe sanguin à l’autre et d’une région à l’autre. « Par exemple, en Ile-de-France, les personnes du groupe A ou AB attendent moins de deux ans ; celles du groupe O attendent un peu plus de trois ans et celles du groupe B un peu plus de cinq ans, explique le Pr Christophe Legendre chef du service de transplantation rénale adultes de l’hôpital Necker-Enfants Malades (APHP). L’attente s’explique par la pénurie de greffons. « Un moyen de lutter contre cette pénurie serait de pratiquer davantage les greffes rénales à partir de donneurs vivants, estime le professeur Legendre. Une greffe rénale qui fonctionne, c’est quasiment un retour à une vie normale pour le patient. Elle lui permet de travailler, d’être en forme, de faire du sport, d’avoir des enfants, tout simplement de vivre plus normalement ».

Le don du vivant facilite la compatibilité. Lorsque le donneur est un frère ou une sœur parfaitement compatible (dans un cas sur quatre…), cette excellente compatibilité permet d’alléger le traitement antirejet et d’espérer des résultats encore meilleurs à très long terme. De ce fait, le rein greffé retrouve très vite ses capacités d’épuration et il est rare que des séances de dialyse soient nécessaires juste après la greffe, le temps que le greffon retrouve un bon fonctionnement. Environ 3/4 des greffons prélevés sur donneur vivant sont encore fonctionnels 10 ans après la greffe.

Quelles conséquences pour le donneur ? En France, les données sur la santé des donneurs sont consignées depuis 2004 dans le registre relatif au suivi des donneurs vivants d’organes, tenu par l’Agence de la biomédecine. La majorité des complications enregistrées dans ce registre concerne des cas de problèmes peu sévères et transitoires. Les plus fréquents sont : les douleurs au niveau de la cicatrice (22 %), les infections urinaires (4 %), l’hypertension artérielle nécessitant un traitement (2 %), et enfin  les complications pleuro-pulmonaires (1,2 %). Et d’après une enquête sur la qualité de vie des donneurs réalisée en 2011 par l’agence de biomédecine, les donneurs sont 98 % à dire « si c’était à refaire » qu’ils recommenceraient, en dépit de difficultés médicales ou personnelles. Ces appréciations ont été confirmées par les mesures de scores de santé physique et mentale.