Les personnes dont les parents ont eu des problèmes de toxicomanie, de violence conjugale ou ont souffert de maladie mentale sont plus de 30 fois plus susceptibles d'avoir été victimes de violence physique pendant leur enfance, selon une nouvelle étude. La recherche a été publiée dans le Journal of Interpersonal Violence.
Dépistage de la violence physique chez les enfants
Les résultats indiquent qu'entre 66% et 78% des adultes qui ont grandi dans une maison où les trois facteurs de risque étaient réunis ont subi des maltraitances physiques. Les chercheurs ont spécifié aux sondés de ne pas inclure la fessée.
"Avec chaque facteur de risque supplémentaire, la prévalence de la violence physique pendant l'enfance a augmenté de façon spectaculaire", a déclaré Senyo Agbeyaka, co-auteur du rapport. Deux facteurs de risque suffisent. "Entre 23% et 31% des personnes exposées à la fois à la toxicomanie parentale et à la maladie mentale ont déclaré avoir été victimes de violence physique pendant leur enfance", ajoute-t-il.
"Ces résultats ont d'importantes répercussions cliniques pour les pédiatres, les médecins de famille et les travailleurs sociaux", estime la directrice de l’étude Esme Fuller-Thomson. "Il faut espérer que ces connaissances permettront de mieux cibler le dépistage de la violence physique chez les enfants", ajoute-t-elle.
Deux enfants sont tués chaque semaine des suites de maltraitances
A terme, beaucoup d'enfants maltraités devenus jeunes adultes présentent une personnalité complexe, qui a souvent les mêmes caractéristiques cliniques que la personnalité borderline. "Certaines tentatives de suicide, actes d'automutilation, jeux dangereux, comportements sexuels à risque ou conduites addictives sont destinés à déconnecter le cortex frontal du système émotionnel, ce qui permet de créer un état d'anesthésie émotionnelle procurant un soulagement transitoire", précise l’institut de victimologie.
En France, deux enfants sont tués chaque semaine des suites de maltraitances. 300 000 enfants sont signalés chaque année aux services sociaux, dont 160 000 sont retirés à leur famille. 70 000 restent handicapés à vie à cause des violences.