La consommation de viande rouge est associée à un risque accru de décès, notamment lorsqu’elle est transformée, selon une vaste étude américaine publiée dans The BMJ. Réduire progressivement cet aliment tout en augmentant les sources de protéines saines, comme les œufs et le poisson, peut diminuer le danger.
16 ans d'analyse
Une consommation élevée de viande rouge, comme le boeuf, le porc et l'agneau, a déjà été associée à un risque accru de diabète de type 2, de maladies cardiovasculaires et de certains types de cancers. Mais on en sait peu sur le risque global de décès. Pour explorer plus en avant cette question, une équipe de chercheurs a analysé le lien entre les changements dans la consommation de viande rouge sur une période de huit ans et le taux de mortalité au cours des huit années suivantes, de 1986 jusqu'à 2010.
Ils se sont basés sur 53 553 infirmières (âgées de 30 à 55 ans), et de 27 916 professionnels de la santé américains (âgés de 40 à 75 ans). Aucun ne souffrait de maladie cardiovasculaire ou de cancer au début de l'expérience. Tous les quatre ans, ils ont renseigné leurs habitudes alimentaires. Au cours de la période étudiée, 14 019 personnes (8 426 femmes et 5 593 hommes) sont mortes. Les principales causes de décès étaient les maladies cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires et les maladies neurodégénératives.
Un risque accru de 13% de décès
Après ajustement pour tenir compte de l'âge et d'autres facteurs potentiellement influents, l'augmentation de la consommation totale de viande rouge (transformée et non transformée) de 3,5 portions par semaine ou plus sur une période de huit ans était associée à un risque accru de 10% de décès au cours des huit années suivantes.
Dans la même logique, l'augmentation de la consommation de viande rouge transformée (bacon, hot dogs, saucisses, salami…) de 3,5 portions par semaine ou plus était associée à un risque accru de 13% de décès. Dans l'ensemble, manger moins de viande rouge a éloigné le danger. Par exemple, remplacer une portion quotidienne de viande rouge par du poisson a fait baisser le risque de mourir de 17% au cours des huit années suivantes.