Si vous êtes un adulte de plus de 50 ans, vous souffrez peut-être d’une carence en vitamine D.
Voici, en substance, la conclusion d’une étude menée par des chercheurs du Trinity College de Dublin, et publiée cette semaine dans la revue internationale Nutrients. Selon eux, 57% des adultes âgés de 50 ans et plus présenteraient des taux sériques insuffisants de vitamine D, dont 26% classés comme déficients en vitamine D.
La vitamine D, essentielle pour une bonne santé
Indispensable pour la bonne santé des os et des dents, la vitamine D fait partie des vitamines liposolubles, c’est-à-dire essentiellement présentes dans les aliments riches en graisses (poissons gras, coquillages, œufs…). Elle est aussi produite par la peau grâce à l’exposition solaire. La vitamine D joue un rôle essentiel dans le métabolisme du calcium et du phosphore dans l’organisme : elle régularise le taux de calcium dans le sang en améliorant son absorption intestinale, tout en minimisant son élimination par l’urine. Elle participe aussi à la déposition et au retrait de calcium des os, au bon fonctionnement musculaire et du système immunitaire et a un effet protecteur sur les neurones.
Les adultes souffrant de carence en vitamine D sont notamment prédisposées à une baisse du tonus musculaire, à la déminéralisation osseuses, aux maladies cardiovasculaires, à un déclin des facultés intellectuelles et ont une sensibilité générale aux infections.
Profil type des personnes à risque de carence
Pour savoir quelles étaient les personnes les plus à risque de souffrir d’une carence en vitamine D, les chercheurs ont basé leurs résultats sur 6 004 adultes d'âge moyen et plus âgés, vivant à des latitudes nordiques, c’est-à-dire en Angleterre. Ils ont alors pu constater que la carence en vitamine D était plus susceptible de toucher les femmes d’un âge avancé (80 ans et plus). Le tabagisme, l’origine ethnique non blanche, l’obésité et la mauvaise santé complètent le profil des personnes âgées plus susceptibles d'être à risque de carence en vitamine D.
Les déterminants de la déficience identifiés dans cette nouvelle étude étaient le sexe féminin, l'âge avancé (80 ans et plus), le tabagisme, l'origine ethnique non blanche, l'obésité et la mauvaise santé autodéclarée. Les chercheurs ont donc établi un profil des personnes âgées plus susceptibles d'être à risque de carence en vitamine D. Le fait d'avoir un poids santé, d'être à la retraite, de pratiquer régulièrement une activité physique vigoureuse, de consommer des suppléments de vitamine D, d’avoir voyagé au soleil au cours des 12 derniers mois et lors de la saison estivale étaient des déterminants positifs et, par conséquent, des facteurs potentiellement protecteurs contre une carence en vitamine D chez les personnes âgées.
Les personnes vivant au nord plus touchées
Fait intéressant : les chercheurs ont noté que les résidents du sud de l'Angleterre présentaient un risque réduit de carence en vitamine D par rapport à ceux du nord, même après ajustement pour tenir compte des facteurs socio-économiques et autres prédicteurs du statut en vitamine D.
D’où la nécessité d’ajuster les campagnes de prévention en fonction de ces populations à risque. "Notre étude a identifié des facteurs associés à la carence en vitamine D, notamment l'âge de 80 ans et plus, l'obésité et les modes de vie sédentaires, qui sont tous des caractéristiques croissantes des populations occidentales. De plus, il s'agit de l'une des rares études à souligner l'importance de l'ethnicité non blanche dans la carence en vitamine D dans une vaste étude sur le vieillissement. Les résultats sont utiles pour l'élaboration de stratégies ciblées visant à éliminer la carence en vitamine D (à 30 nmol/L) dans les populations plus âgées", précise Maria O'Sullivan, professeure agrégée en nutrition au Trinity College et co-auteure de l’étude.